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Politique extérieure: le discrédit sur la diplomatie française (23/02/2011)

diplomatie,libye,affaires étrangèresAlors que le colonel Kadhafi réprime violemment le soulèvement du peuple libyen, la politique étrangère de la France s’illustre une nouvelle fois par son manque d’anticipation et ses nombreuses erreurs dans le traitement des dossiers internationaux sensibles. 

Proximité libyenne. En 2007, le groupe socialiste de l’Assemblée Nationale mettait déjà en garde Nicolas Sarkozy sur l’inopportunité de l’accueil du colonel Kadhafi à l’Elysée, instigateur d’actions terroristes meurtrières à l’encontre de nations occidentales (dont la France). A cette époque, Boris Boillon, le tout nouvel et déjà controversé ambassadeur Français en Tunisie, affirmait à l’opinion  que si«Kadhafi a été un terroriste. Il ne l'est plus, il a fait son autocritique (...) On a tous droit au rachat». Aujourd’hui, et après la mort de centaines d’opposants au régime Libyen, le Chef de l’Etat et son gouvernement commencent à dénoncer « l’usage inacceptable de la force contre des libyens qui n'exercent que leur droit fondamental à manifester et à s'exprimer librement ». Restent quelques questions soulevées par les prises de positions malvenues qui émaillent le mandat de Nicolas Sarkozy.

Aucune ligne directrice. Des promesses ratées de l’Union méditerranéenne aux tensions avec le Mexique, en passant par le suivisme par rapport aux Etats-Unis ou l’affaire Alliot-Marie, nombreuses ont été les déconvenues de Nicolas Sarkozy. La France, autrefois pays référence en matière de diplomatie, n’est aujourd’hui plus que l’ombre d’elle-même, allant même à agacer ceux qui la servent. Ainsi, pour la première fois, dans une tribune, des diplomates du «réseau Marly», dont certains actuellement rattachés au ministère des Affaires Etrangères, s’élèvent contre le discrédit porté à notre Diplomatie. L’absence de ligne directrice dans la politique étrangère française place, selon eux, la France « sous le signe de l'improvisation et d'impulsions successives, qui s'expliquent souvent par des considérations de politique intérieure ».

Un manque de moyens. Ces inquiétants propos vont de pair avec le manque de moyens et d’écoute dont semble souffrir le réseau des diplomates français. Il y a 8 mois, Alain Juppé, actuellement ministre d’Etat, et Hubert Védrine, ancien ministre des Affaires Etrangères, alertaient le chef de l’Etat sur la perte d’influence de la Diplomatie française : « L’instrument est sur le point d’être cassé, cela se voit dans le monde entier. Tous nos partenaires s’en rendent compte ».   

=> Lire la tribune des diplomates du réseau Marly

=> Lire la tribune d'Alain Juppé et d'Hubert Védrine - le 08/07/2010

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