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La laïcité a enfin son observatoire ! (03/05/2013)

laicite2.jpgPrévu par un décret de 2007, cet observatoire s’est fait attendre. Installé au début de ce mois d’avril, sa présidence a été confiée à Jean-Louis Bianco ancien ministre socialiste et député. La laïcité n’est ni un «dogme ni une doctrine mais un art de vivre ensemble», a déclaré François Hollande le 9 décembre dernier, à l’occasion du jour anniversaire de la loi de séparation des églises et de l’Etat.

Cet observatoire sera un des moyens privilégiés pour le rappeler et pour faire évoluer une notion indispensable à la cohésion de notre société.

La laïcité est un pilier identitaire du Parti socialiste. En 1929, la SFIO, ancêtre du PS, tient à réaffirmer que «ni l’attitude de ses candidats, ni l’action de ses élus, ne doit permettre aucun doute sur la fermeté laïque du Parti». La majorité socialiste au pouvoir s’inscrit dans cette histoire. Pas question pour autant d’adopter une attitude sectaire. Ceci n’aurait aucun sens. En effet, interrogés sur les principes républicains (1), les Français placent la laïcité en seconde position (30%), juste derrière le suffrage universel (41%) .

Aujourd’hui la laïcité est donc un cadre collectif et une référence commune, comme en témoigne la composition de l’observatoire. Outre les représentants des Ministères concernés, 14 personnalités qualifiées (juristes, chercheurs…) entourent Jean-Louis-Bianco, dont 4 parlementaires. A droite, Marie-Jo Zimmermann et François-Noël Buffet qui a été le rapporteur du projet de loi interdisant le port du voile intégral dans l’espace public.  A gauche, une PRG, Françoise Laborde, et un PS, Jean Glavany, connu pour son engagement de longue date sur ces questions et dont je tiens, à ce titre, à saluer tout particulièrement la nomination. Il est notamment l’auteur du Guide pratique de la laïcité (décembre 2011) et de Laïcité, les deux points sur le i (mars 2012).

Cet observatoire aura quatre missions principales. Tout d’abord, être une source de référence sur la portée du principe de laïcité afin de soutenir et conseiller les élus et les agents publics et privés qui en éprouvent le besoin. Ensuite, assurer la transmission de ce principe via l’éducation : deux des auteurs du rapport remis il y a quelques jours sur l’enseignement de la morale laïque à l’école – Alain Bergougnioux et Laurence Loeffel - font partie de cet observatoire, qui a d’ailleurs contribué à ces travaux. Il participera également à leur suivi. De plus, il devra remettre tous les ans au Parlement un état des lieux du respect du principe de laïcité en France. Enfin, compte tenu de la multiplication des litiges liés à l’application de la laïcité, le dernier en date étant l’affaire Baby Loup, l’observatoire devra également être force de proposition. Ses éclairages permettront, dans un esprit de dialogue et de concertation, de retracer les contours d’un principe plutôt malmené ces dernières années.

Selon le dernier rapport de la commission sur les libertés religieuses internationales, la France aurait une «laïcité très agressive». La mise en place, la composition ou encore les missions confiées à cet observatoire démontrent exactement le contraire. A nous de le faire comprendre.

 (1) Sondage Ifop- La Croix, « Les Français, la laïcité et le rôle des religions », mars 2008.

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