Les États européens doivent reconnaître l’État de Palestine (04/07/2015)
Je suis allé en Palestine en 2013. Depuis, la situation s’aggrave avec, l’été dernier, les massacres de Gaza et, suite aux élections israéliennes, l’installation d’un gouvernement d’extrême-droite qui durcit sa politique coloniale.
Après l’échec prévisible des négociations, M. Netanyahu déclare en campagne électorale qu’il n’y aura pas d’État palestinien. Elu, il en reparle pourtant, mais comme d’un territoire réduit et mité par les nombreuses colonies à l’intérieur de la Ligne verte.
Cette contradiction traduit l’impasse d’une ligne politique qui refuse autant un État Palestinien qu’un État unique. Quelle alternative alors? Statu quo, blocus de Gaza, essor des colonies, incursions nocturnes de l’armée dans les villes et camps de réfugiés palestiniens, répression violente de la résistance pacifique, emprisonnements massifs de Palestiniens y compris d’enfants? Inacceptable pour qui est attaché au droit!
Malgré des avancées diplomatiques, les Palestiniens sont livrés à eux-mêmes, les phares de l’actualité étant braqués, à juste titre, sur l’avancée de Daech, la désintégration d’États du Moyen-Orient et l’afflux de réfugiés en Europe. Si tous ces périls menacent l’avenir du monde, il ne faut pas oublier que la question israélo-palestinienne, partie intégrante de la situation au Moyen-Orient, appelle une solution urgente qui, contrairement à ce que déclarait M. Sarkozy en Israël, ne peut résulter d’une négociation bilatérale entre Israéliens et Palestiniens, entre l’occupé et l’occupant.
Grâce au travail des associations de solidarité pour informer et mobiliser la société civile, nos sociétés européennes sont majoritairement convaincues que l’occupation et la colonisation israéliennes doivent cesser et que la paix passe par l’application du droit.
Désormais, au niveau politique d’intervenir! Les États européens doivent reconnaître l’État de Palestine, souverain dans les frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale et un règlement de la question des réfugiés selon la résolution 194 de l’ONU. C’est le moment pour le gouvernement de suivre les votes de l’Assemblée Nationale et du Sénat sur ce sujet.
La France doit rappeler en permanence et avec force à ses interlocuteurs israéliens que la colonisation, illégale, doit cesser et que le blocus de Gaza, contraire à la Quatrième Convention de Genève, doit être levé.
Sans pressions diplomatiques et économiques, ces déclarations seront sans effet. Le gouvernement avance, quand il met en garde les entreprises françaises contre les risques encourus en cas de relations d’affaires avec les colonies.
La France se doit de militer pour les droits humains et l’application du droit international, y compris par des sanctions à l’égard des pays qui s’y refusent. C’est l’unique voie vers une paix juste et durable entre Israéliens et Palestiniens. Comme ailleurs dans le monde.
Point de vue publié par Ouest-France, édition du 03 juillet 2015.
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