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Répondre à l’urgence des éleveurs et agir sur le long terme (24/07/2015)

le foll éleveur.pngL’élevage français manifeste sa colère et sa détresse face à la crise que traversent particulièrement les filières bovines, porcines et laitières. 10% des exploitations sont en grande difficulté financière et le cours du prix de la viande payé aux agriculteurs ne leur permet pas de vivre décemment.

Cette crise profonde est ancienne, le Gouvernement ne la découvre pas. Il en a hérité en 2012 puisque nous payons aussi aujourd’hui les conséquences de la loi de Modernisation de l’économie et la fin des quotas laitiers en 2008. Le Gouvernement a agi. En septembre 2014, le Parlement a voté la loi sur l’avenir de l’Agriculture. En février de cette année, Stéphane Le Foll, Ministre de l’Agriculture, a demandé que dans chaque Préfecture soit mise en place une cellule d’urgence pour identifier et aider les agriculteurs en grande difficulté. Le 17 juin, le Ministre réunissait les acteurs de la filière (éleveurs, abatteurs, industriels et grande distribution). L’objectif portait sur une revalorisation des prix qui profite aussi à l’agriculteur. Un accord a été conclu, un médiateur nommé pour vérifier son application. Son rapport a été rendu au plus vite, le 21 juillet.

C’est le point central des 24 mesures du plan de soutien à l’élevage décidé en Conseil des Ministres le 22 juillet.

En effet, le monde agricole demande d’abord à être payé au juste prix de son travail. On constate d’ailleurs que depuis les accords du 17 juin, les objectifs sur le relèvement des prix de la viande porcine sont presque atteints. En revanche, sur la viande bovine ou le lait, malgré une réelle augmentation, le compte n’y est pas. Le Gouvernement maintient donc la pression pour que chacun respecte, dans l’immédiat et dans le temps, ses engagements. Sur le long terme, des dispositifs de contractualisation entre les acteurs des filières devront permettre une visibilité aux éleveurs sur les prix et une plus juste rémunération. Des mesures sont également proposées pour diversifier les revenus des agriculteurs en les faisant participer à la transition énergétique par l’aide à l’installation de méthanisation agricole par exemple.

Si «le monde paysan n’a pas besoin de pansements, il a besoin d’un avenir» comme le rappelait justement Manuel Valls, il convient cependant de répondre à l’urgence des situations financières des exploitations. 600 millions d’euros vont être débloqués, dont 50 pour couvrir les charges qui pèsent sur les éleveurs le plus en difficulté. La Bpifrance, banque publique d’investissement, se portera garante à hauteur de 500 millions d’euros pour les crédits bancaires et les créances fournisseurs. De plus, des allègements de trésorerie des exploitations se feront par le report des cotisations de la Mutualité Sociale Agricole, le report du paiement de l’impôt, des remboursements anticipés de TVA et des exonérations de taxe foncière.

Le Président François Hollande a également rappelé qu’il était aussi de la responsabilité du consommateur d’aider l’élevage français, qui offre des garanties sur les pratiques d’élevage et sur la qualité. L’Etat lui-même s’engage, dans le respect du droit régissant la commande publique, à renégocier ses contrats pour se fournir auprès des éleveurs français et incitera les collectivités à agir en ce sens. Il a d’ailleurs réalisé, à cet effet, un guide juridique visant à développer l’approvisionnement local et de qualité en restauration collective.

A la mobilisation des éleveurs pour vivre de leur métier et nourrir le pays, doit répondre la mobilisation de toutes et tous. La mobilisation du Gouvernement est sans faille, celle des acteurs de la filière doit l’être aussi.

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