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SEITA : après Carquefou, Impérial Tobacco continue la casse sociale (06/12/2016)

31059.HR.jpgMardi 29 novembre, les 239 salariés du site SEITA de Riom dans le Puy de Dôme et les 87 du site SEITA de Fleury les Aubrais dans le Loiret apprenaient brutalement la fermeture de leur lieu de travail.

Ces fermetures, leurs conséquences sur les salariés et leurs familles, le mépris avec lequel le groupe Imperial Tobacco, propriétaire à 100% de sa filiale SEITA France, a décidé de mettre un terme à l’activité de ces sites, tout cela est du déjà-vu, ici en Loire-Atlantique, et plus précisément sur la 5è circonscription.

En effet, ce sont les mêmes méthodes qui étaient à l’œuvre en 2014 pour aboutir à la fermeture en janvier 2015 du site carquefolien et à la suppression de 327 emplois. Comble du cynisme, les salariés avaient été incités à l’époque par leur direction à la mobilité vers les sites qui ferment aujourd’hui. 28 anciens ouvriers de Carquefou sont ainsi confrontés pour la seconde fois en deux ans à la violence des décisions d’Imperial Tobacco.

La stratégie des actionnaires est clairement la délocalisation de sites rentables pour générer encore plus de rentabilité. En effet, les sites de la SEITA en France, grâce à l’excellence de leurs salariés, ont toujours dégagé du profit. Malgré cela, nous assistons, sous des prétextes fallacieux, au transfert de la production vers d’autres pays, en Pologne actuellement, jusqu’au jour où la production polonaise ne dégagera plus suffisamment de marges. On laisse sur le bord du chemin des hommes et des femmes, des familles, on déstabilise des territoires pour que des actionnaires, qui n’ont sans doute jamais mis les pieds dans une de leurs usines, puissent en fin d’année bénéficier de dividendes toujours plus importants. Voici illustré le scandale d’une mondialisation dérégulée.

Avec ma collègue Christine Pires-Beaune, députée du Puy de Dôme, nous sommes mobilisés auprès des pouvoirs publics. Elle m’a associé à la question d’actualité qu’elle a posée le 30 novembre à Christophe Sirugue, secrétaire d’État chargé de l’industrie. Nous demandons une réaction du Gouvernement, mais aussi un accompagnement pour les personnels et l’ensemble des acteurs locaux en première ligne pour rechercher des repreneurs pour le site.

Nous dénonçons aussi l’immoralité qui consiste à verser du crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) à des entreprises qui pratiquent la délocalisation et les licenciements boursiers.

Dans le cadre du Projet de loi de Finances rectificatives pour 2016, nous déposons un amendement qui prévoit que, «lorsqu’une société détourne de son objet le CICE, à savoir le développement de la compétitivité au service de l’emploi, l’État demande à celle-ci le remboursement des aides attribuées au titre du CICE, lorsqu’elles auront été consécutives à l’augmentation des dividendes ou de la rémunération des actionnaires, à la fermeture d’entreprises ou d’établissements rentables». Il reprend les motifs de l’amendement que j’avais déposé en octobre 2014 pour déjà conditionner le CICE.

Il est intolérable qu’une société telle qu’Imperial Tobacco perçoive du CICE alors qu’elle quitte le territoire en laissant derrière elle, après la fermeture du site de Carquefou, 326 personnes supplémentaires sans emploi.

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