CETA (24/02/2017)
Je suis co-signataire avec 105 députés d’une saisine du Conseil Constitutionnel sur la mise en œuvre de l’accord économique et commercial global (AECG, plus connu sous l’acronyme anglais CETA) entre le Canada et l’Union européenne (UE) et sur sa compatibilité avec la Constitution française.
Cet accord va bien au-delà des traités de libre-échange classiques car il accentue la libéralisation des échanges commerciaux entre le Canada et les États membres de l’UE. Il introduit un nouveau mécanisme d’arbitrage entre investisseurs et États visant la suppression des mesures (lois, règlements, pratiques nationales) réputées faire obstacle aux investissements des entreprises du Canada dans les États membres et réciproquement. Nous ne pouvons accepter qu’un tribunal, même public, menace nos normes sociales et environnementales.
Le Traité porte selon nous un transfert de souveraineté des États dépassant celui consenti au profit de l’Union et risque de bouleverser l’ordre juridique national et européen. C’est pourquoi nous demandons au Conseil Constitutionnel de réaliser un examen détaillé de sa compatibilité avec notre loi fondamentale.
Au-delà de l’aspect juridique, on est également en droit de se demander si les citoyens européens et canadiens ont besoin du CETA ou de plus de régulation de la mondialisation pour protéger nos normes sociales, environnementales.
A l’heure où l’on défend un nouveau modèle de société, plus respectueux du bien-être et de l’environnement, favorisant notamment les circuits courts, a-t-on réellement besoin de manger du bœuf canadien ? Je ne le crois pas.
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Commentaires
Bonjour, je suis tout à fait d'accord avec votre vision relative à ce traité; étant ( à priori ) très méfiant quant aux "pratiques" du libre échange trop souvent orchestrées en sous-main par les lobbys, et avec aussi beaucoup trop souvent la bénédiction d'élus européens, je ne peux comprendre que notre pays puisse adhérer et signer de tels accords même incluant des réserves sur certains échanges.
Je souhaite vivement que le Conseil Constitutionnel soit suffisamment informé pour prendre la bonne décision, mais ne serait-ce pas déja trop tard?
Écrit par : Robert VANTREPOL | 28/02/2017