10/12/2009
Débat sur l'identité nationale à l'Assemblée
Le chef de l’Etat et l’UMP ne seraient-ils pas en train de faire les frais du débat qu’ils ont eux même lancé (et instrumentalisé) sur l’identité nationale ? Le débat, nauséabond, on l’a suffisamment dit, en ce qu’il tend à assimiler l’identité de la France à une dérive nationaliste, provoque désormais malaise et réactions négatives jusque dans les rangs de la majorité. Les députés UMP ont ainsi largement déserté le débat organisé à l’Assemblée Nationale cette semaine et les rares intervenants de la majorité ont surtout brillé par leur embarras ainsi qu’en témoigne l’absence totale de référence et de soutien à la tribune « de rattrapage » publiée le même jour par le chef de l’Etat sur le sujet.
Notre participation à ce débat dans l’hémicycle, dès lors que nous avions refusé ceux organisés à la hâte par les préfectures sur injonction gouvernementale, considérant l’instrumentalisation et la manipulation à des fins électoralistes sous-jacentes à l’opération, a posé question. Et nous avons décidé d’assumer sans fard le débat organisé dans le cadre parlementaire. Afin de mettre en exergue nos différences de conception de l’identité nationale : Là où le chef de l’Etat attise la peur d’une « dénaturation » de l’identité française, nous défendons la vision d’un patriotisme fédérateur basé sur le mariage de l’unité et du métissage, l’égalité, la cohésion sociale, l’école et la laïcité. En confrontant méticuleusement chacun de ces principes à la réalité contemporaine, les collègues qui se sont exprimés dans l’hémicycle au nom du Groupe Socialiste, ont démontré combien ceux-ci, pour peu qu’on les fasse vivre et qu’on les porte haut (plutôt que de les saper comme s’y emploie la majorité depuis deux ans) demeurent constitutifs de notre identité commune. Une conception partagée par de nombreux républicains au-delà de la gauche.
Non, les Français ne doutent pas de leur identité, ils en sont fiers ! Le débat voulu par le chef de l’Etat dans une tentative maladroite de reprise en main se retourne contre lui en révélant l’attachement du pays et d’une grande partie de ses représentants à l’idée d’une Nation ouverte, multiple et unitaire.
Publié dans Libertés publiques et droits individuels | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : identité nationale, nation, égalité, liberté, modèle social | | Facebook | Imprimer | |
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