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17/02/2012

OGM : la valse-hésitation du Gouvernement

ogm-miel.pngDébut 2008, le gouvernement déclenchait un moratoire sur la culture du maïs transgénique Monsanto MON 810. En mars 2010, sous la pression des adversaires de ce moratoire, la Commission européenne  autorisait la commercialisation de nouveaux OGM, contre l’avis des citoyens et consommateurs européens de plus en plus nombreux à demander que le principe de précaution l'emporte sur les intérêts des grands groupes agroalimentaires. À l’époque, six pays européens, dont la France, avaient déjà interdit la culture du Mon 810. Le Parti socialiste demandait aussi, à  titre préventif, l’extension du moratoire français sur le Mon 810 aux nouveaux OGM dont la commercialisation avait été autorisée par la Commission. Fin novembre 2011, le Conseil d’État, saisi de plusieurs recours introduits par Monsanto et suivant l’avis rendu par la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) jugeant la décision française d’interdiction insatisfaisante sur le plan juridique, autorisait finalement la culture du maïs transgénique en France. Ministres et Président de la République juraient alors qu'ils ne le permettraient pas mais, dans le même temps, demandaient au Haut Conseil des biotechnologies (HCB) de lui indiquer comment organiser la coexistence entre cultures transgéniques et normales, de façon que les premières ne nuisent pas aux autres.

Le 28 novembre 2011, François Hollande, candidat du Parti Socialiste, réagissant à la décision du Conseil d’État se prononçait pour l’interdiction à la culture en France du maïs OGM Mon 810 et pour qu’une nouvelle procédure activant la clause de sauvegarde soit déposée par la France sur des bases juridiques plus solides.  La réaction de l’Elysée ne se faisait pas attendre et le lendemain, Nicolas Sarkozy, alors pré-candidat à la présidentielle, en déplacement sur l'agriculture (le 15ème en 18 mois), cette fois-ci dans le Gers, s'en prenait au "sectarisme" et aux "déclarations caricaturales" de ses opposants, sans toutefois jamais les nommer ; "Il ne faut pas opposer l'environnement et les agriculteurs, lançait-il alors, Il faut mettre de côté les sectaires dans tous les milieux et de tous les côtés pour privilégier le rassemblement". Dans le même temps, Nicolas Sarkozy, président français, affirmait que le gouvernement maintenait son "opposition" à la culture du maïs OGM Monsanto en France.

Et c’est le 30 janvier dernier que Bruno Lemaire, ministre de l'agriculture, déposait auprès de la Commission européenne, un projet d'arrêté sur la mise en culture des OGM. Négligeant l’avis du HCB, ce texte réduit à la portion congrue les précautions à prendre. De son côté, la ministre de l'écologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, promet que le gouvernement prendra une mesure d'interdiction fin février. On n'est jamais loin du grand écart sur cette question sensible. L’interdiction de la culture des OGM s’oppose ainsi au lobby de certains agriculteurs. La preuve: l'Association Générale des Producteurs de Maïs (AGPM) a déjà prévenu que dans le cas où aucun élément nouveau n'appuierait la clause de sauvegarde, elle déposerait, accompagnée des sociétés productrices et distributrices de semences OGM, un « référé liberté » permettant de l'invalider en 48 heures.

Sur mon département, les élus locaux, inquiets, m’alertent sur les risques de disparition de l’apiculture là ou pousseront les OGM. Je les rejoins tout à fait et je dénonce les contradictions entre les déclarations du gouvernement et les décisions prises au niveau  européen. Plus que jamais, il est nécessaire de  formuler clairement les choix que l’on entend faire sur ce sujet: interdire les cultures OGM sur notre territoire et encourager la promotion de nouveaux modèles de production et de l’agriculture biologique.

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