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30/08/2010

Expulsions des Roms : les recettes populistes du Président

roms.pngAmalgames et diversions, voilà ce que fut le programme estival de Nicolas Sarkozy. Empêtré dans les profondeurs des indices de popularité, malmené au Sénat sur la réforme des collectivités, déconnecté de la détresse du monde agricole, bousculé par l’opinion sur la réforme des retraites, sans oublier les « affaires » politico-judiciaires de ses ministres, le Président de la République a bien essayé de faire diversion en revenant aux vieilles recettes de la droite populiste : la sécurité. Premières victimes de ce programme : les Roms.

De violents incidents sont survenus en juillet à Saint-Aignan, dans lesquels étaient impliqués des gens du voyage. Ces derniers étant des citoyens français, donc non expulsables, le gouvernement a choisi de jouer sur la confusion dans l’opinion publique entre cette communauté et les Roms (entre 10.000 et 15.000 personnes en France), et de médiatiser les reconduites pour des raisons électoralistes.

La Roumanie et la Bulgarie sont membres de l’Union européenne. Leurs citoyens jouissent de la liberté de circulation. Ils peuvent venir en France pour trois mois, délai après lequel ils doivent démontrer qu’ils ont un travail ou des ressources suffisantes pour rester. Or, les Roms sont soumis à des règles particulières prévues par le traité d’adhésion, dont la restriction légale d’accès à l’emploi. Cette restriction, dont la mise en œuvre est laissée au libre-arbitre de chaque pays membre de l’Union, est appliquée dans seulement 11 pays de l’Union Européenne. Aussi, les méthodes d’expulsion décidées par le gouvernement sont inefficaces : la plupart du temps, les Roms n’ont pas d’emploi et, au bout de trois mois, se trouvent donc en situation irrégulière. Mais, une fois expulsés, ils sont libres de revenir.

On voit bien que la situation des Roms sera longue à régler. La France doit faire respecter le droit républicain, lutter contre les réseaux et les filières d’immigration clandestines, mais ne pas oublier que les Roms sont des citoyens de l’Union Européenne. Il est donc possible d’agir : faciliter l’accès à l’emploi et au logement en France, passer de vrais accords avec les pays d’origines en développant les programmes européens existants et, enfin, inciter les entreprises françaises (comme l’automobile, avec l’exemple de Renault) dont les filiales sont implantées en Roumanie et en Bulgarie, à donner l’exemple en luttant, comme cela se fait déjà en France, contre les discriminations à l’embauche. Au lieu de cela, Le Président de la République s’agite, communique sur la détresse d’hommes et de femmes démunis, au lieu de préparer l’avenir : rappelons qu’à partir de 2014 les Roms devraient bénéficier de la liberté d’installation dans l’ensemble de l’Union, comme tous citoyens européens…