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15/09/2010

Nous dérivons vers une République autoritaire

 

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Monsieur Sarkozy ne s’embarrasse même plus des institutions de la République. Il pense incarner tout seul la République. Les pays étrangers nous raillent, les organisations internationales nous condamnent, la France devient « hors la loi ».

Comme 116 députés socialistes, et plusieurs autres députés d’autres groupes politiques, je n’ai pas pu m’exprimer ce matin à l’Assemblée Nationale, car Mr Accoyer, aux ordres, a décidé que le vote de la loi sur les retraites aurait lieu à 15h00. Il a bafoué la Constitution car, comme député de la Nation, la Constitution me reconnaît le droit individuel d’expression au Parlement. Mr Accoyer a bafoué les règles constitutionnelles, il doit donc démissionner.

Après être intervenu lors des débats la semaine dernière, avant le vote du projet de loi, je voulais dire que les retraites sont notre avenir et notre bien commun, que le Parlement a la responsabilité de leur octroyer des ressources stables et sécurisées. Je voulais dire que cette réforme est injuste et irresponsable, car le recul de l’âge légal du départ en retraite aura pour effet de pénaliser les salariés ayant commencé à travailler tôt. Je voulais dire que les femmes aux carrières souvent incomplètes, les précaires, les jeunes qui entrent tard dans la vie professionnelle, devront attendre 67 ans pour atteindre une retraite à taux plein, alors que 65% des salariés de plus de 50 ans n’ont plus accès à l’emploi. Je voulais dire qu’il convenait de tenir compte de la pénibilité de certains métiers. Comment un chauffeur routier pourrait-il travailler jusqu’à 67 ans ? je voulais dire que je préconisais la mise à contribution de tous les revenus du capital en contrepartie d’une hausse modérée et étalée dans le temps des cotisations sociales et patronales. Je voulais dire enfin que les français devaient pouvoir maîtriser l’organisation de tous les temps de leur vie.

Je n’ai pas pu le dire, c’est très grave… car les habitants de la 5ème circonscription de Loire Atlantique m’ont élu pour les défendre. C’est terrible pour la France car notre pays, berceau de la République, pays des droits de l’Homme et du Citoyen, est en train de dériver vers une République autoritaire.

Michel MENARD 

>> Ecouter mon intervention sur France-Bleu Loire-Océan 


 

Publié dans Réforme des retraites | Lien permanent | Commentaires (3) | |  Facebook |  Imprimer | |

Commentaires

Bravo pour cette tribune.

Écrit par : Thomas | 15/09/2010

Monsieur le député,

Parler de dérive autoritaire est un peu fort ? Dans les faits l'attitude de M le Président de l'Assemblée Nationale à été sans doute maladroite. Il aurait je pense du laisser parler chaque députés et la nation se serait ainsi exprimé. Je pense quand laissant l'ensemble des députés socialistes parler et s'exprimer, le peuple aurait lui même vu, entendu et compris que votre action était au delà d'utiliser un article du règlement, bien un acte d'obstruction à l'action du gouvernement !

Je pense comme vous que Monsieur Accoyer aurait du vous laisser parler et révéler ainsi l'absence de fond et de nouveautés de vos interventions.

Écrit par : Adrien | 21/09/2010

Monsieur, lors de la modification de la Constitution décidée par le Président de la République, le Parlement Français devait obtenir plus de droits. Dans les faits, ces droits sont sans cesse bafoués. L’opposition, garante d’une démocratie saine, doit pourtant pouvoir peser dans le débat parlementaire. De plus, comment préjuger des interventions des élus de l’opposition quand on n’en connaît pas à l’avance le contenu, ni les valeurs qu’elles défendent ? J’aurais aimé que les Français puissent entendre, dans un débat capital pour l’avenir des retraites, ce que les élus du peuple ont à dire.

Écrit par : Michel MENARD | 01/10/2010

Les commentaires sont fermés.