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27/04/2009

Immigration et naturalisation : des « solutions » inquiétantes

Jungle.pngLe Ministre de l’Immigration et de l’Identité Nationale a profité de ses récents déplacements à Nantes et à Calais, pour annoncer de nouvelles mesures aussi inadaptées qu’inquiétantes, qu’il s’agisse de la situation des migrants autour de Calais ou du traitement des demandes de nationalité française.

En déplacement dans le Pas de Calais en fin de semaine dernière, Eric BESSON a ainsi déclaré vouloir fermer la « jungle », cet espace boisé situé dans une zone industrielle et où se regroupent les migrants dans des habitations de fortune. Six ans à peine après la fermeture du camp de Sangatte par Nicolas SARKOZY, alors Ministre de l’Intérieur, cette annonce marque l’échec d’une politique-spectacle qui prétendait régler un problème mais n’a fait que le déplacer. Un constat que les élus locaux, tel Frédéric CUVILLIER, le Député-Maire de Boulogne-sur-Mer (voir article précédent), ont dressé depuis longtemps. En effet, loin de réduire l’immigration clandestine, elle a surtout rendu inhumaine la vie des clandestins. C’est cette politique que le Gouvernement actuel se propose de poursuivre.

La même semaine, de passage à Nantes, Eric BESSON annonçait une réforme de la naturalisation, qui  consiste à transférer une partie des compétences de la sous-direction des naturalisations (basée à Rezé, au Sud de Nantes) vers les Préfectures. Jusqu’à présent, celles-ci rendaient des avis sur les demandes de naturalisation, avis caractérisés par leur grande hétérogénéité, avec des délais variables. L’égalité de traitement entre les demandes sur l’ensemble du territoire est donc bien menacée par cette décision, au risque de voir certaines préfectures submergées de demandes et des dossiers semblables faire l’objet de décisions différentes.

Ces deux questions sont de nature bien différente, et il n’est pas question de  nier la complexité des problèmes qu’elles posent. Je suis toutefois particulièrement inquiet des décisions annoncées par le Ministre de l’Immigration et de l’Identité nationale : elles s’inscrivent dans une démarche de régression qui nous éloigne un peu plus des valeurs d’humanité et d’équité fondatrices de notre République.