UA-89942617-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

12/12/2008

Des parlementaires en prison

983957943.pngDans le cadre de la journée Parlement Prison et à l’invitation du GENEPI (Groupement Etudiant National d'Enseignement aux Personnes Incarcérées), je me suis rendu ce matin au centre de détention de Nantes en compagnie de mes collègues François de RUGY et Marie-Françoise CLERGEAU. Les Parlementaires disposent en effet d’un droit de visite des lieux de privation de liberté. Aussi, après la visite de la maison d’arrêt l’année passée, j’ai souhaité cette fois-ci me rendre au centre de détention (Nantes-nord) qui compte 480 détenus.

Cette visite a d’abord été l’occasion de constater des conditions de détention meilleures qu’au sein de la maison d’arrêt (réservée aux courtes peines et qui doit faire face à une alarmante surpopulation carcérale) : en centre de détention, l’encellulement individuel est une obligation légale. Les marges de manœuvre budgétaires demeurent cependant très limitées et rendent difficiles les travaux de rénovation des cellules, ceci d’autant plus que la situation de la maison d’arrêt, surchargée, a conduit à transférer certains détenus vers le centre de détention. De même, le centre enregistre un déficit en termes d’emplois : 18 postes ne sont pas pourvus actuellement, ce qui n’est pas sans conséquence sur les conditions de travail des agents et de vie des détenus.

Ce centre est aussi un espace au sein duquel travaillent 90 détenus. Une activité essentielle à bien des égards, et qui permet par exemple à la prison de remplir son double rôle : celui de faire effectuer une peine, mais aussi de préparer la réinsertion des personnes en détention. Cette deuxième mission est essentielle et doit pouvoir être menée avec tous les moyens nécessaires à sa réalisation. De même, la situation de certains détenus, très âgés ou malades, requiert une prise en charge spécifique que ne peut satisfaire le nombre encore insuffisant de structures alternatives.

Au terme de cette visite, nous avons eu l’occasion d’échanger avec plusieurs associations actives au sein des espaces de privation de liberté (GENEPI, Ligue des Droits de l’Homme, Association des Visiteurs de Prison et Secours Catholique). Les conditions de détention seront prochainement au cœur des débats de l’Assemblée Nationale, avec la discussion de la loi pénitentiaire qui devrait intervenir dans le courant de l’année 2009. J’accorderai à ce texte toute l’attention que le sujet mérite, souhaitant qu’il permette à la prison de mieux remplir sa fonction tout en garantissant de bonnes conditions de travail aux agents et le respect de la dignité des détenus.