22/04/2013
Redonner à l’enseignement supérieur et à la recherche les moyens de leurs ambitions
Le 20 mars dernier, la Ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche a présenté son projet de loi.
Ce texte est le septième en 50 ans sur le sujet. Son élaboration a été précédée des Assises territoriales de l’enseignement supérieur et de la recherche qui se sont tenues de juillet à novembre et qui ont donné lieu à plus de 1300 contributions écrites. Toutes ont ensuite été reprises et analysées lors des Assises nationales qui ont eu lieu à la fin de l’année.
La réussite étudiante est, pour reprendre les mots de Geneviève Fioraso, la colonne vertébrale de ce texte. Ainsi dès cette année 1000 emplois ont été créés pour la réussite en licence. Sur l’ensemble du quinquennat, ce sont près 5000 postes qui seront ouverts. Ensuite, pour faciliter l’orientation, trop souvent synonyme d’échec, la continuité de la seconde à licence sera recherchée afin que l’élève puis l’étudiant redevienne acteur de son parcours. Par ailleurs, étant donné que 90% des étudiants quittant l’université sans diplôme sont titulaires d’un bac professionnel, un effort particulier sera fait pour que l’enseignement supérieur soit réellement démocratique. Par exemple, les bacs professionnels seront prioritairement orientés vers les STS (Section de Technicien Supérieur) et les bacs technologiques vers les IUT (Institut Universitaire de Technologie).
Ces mesures doivent permettre à 50% d’une génération d’être diplômée de l’enseignement supérieur (contre 43% aujourd’hui).
Une nouvelle ambition pour la Recherche. Ces dernières années la multiplication des appels à projets a obligé les universités à entrer en compétition plutôt qu’à coopérer. Cette concurrence contrainte n’a pas eu l’effet escompté : la recherche française s’est affaiblie en Europe. Avec la mise en place d’un Conseil stratégique de la recherche chargé de définir les grandes orientations de cette dernière, ce projet de loi initie le retour de l’Etat stratège. De plus, pour «transformer l’essai» entre la recherche et la création d’emplois, la loi fait du développement du transfert une des missions du service public de l’enseignement supérieur. Pour autant, cet effort ne se fera pas au détriment de la recherche fondamentale, dont les modes de financement et d’évaluation sont simplifiés.
Une université plus ouverte. D’abord sur son environnement socio-économique immédiat. Les établissements d’enseignement supérieur participent pleinement à la vitalité économique et démographique du territoire sur lequel ils sont implantés. Ce projet de loi vise donc à renforcer les liens qu’ils entretiennent. Ainsi, le rôle des personnalités extérieures sera renforcé, notamment par l’attribution de voix au conseil d’administration lors de l’élection du Président. Ensuite sur l’Europe et l’international. Les périodes d’études et d’activités à l’étranger seront favorisées dans les parcours proposés aux étudiants et aux chercheurs pour encourager leur mobilité.
Depuis la présentation en Conseil des Ministre et jusqu’au 22 mai -date de l’examen du texte en séance- la commission des affaires culturelles et de l’éducation de l’Assemblée se réunit et procède à de nombreuses auditions afin d’enrichir le projet initial par des amendements. Pour suivre ses travaux au jour le jour, je vous invite à consulter «le journal du rapporteur», tenu par mon collègue Vincent Feltesse qui entend par ce biais partager avec tous le quotidien de la responsabilité qui lui a été attribuée.
POUR ALLER PLUS LOIN...
Consultez le discours prononcé par Geneviève Fioraso le 18 avril 2013 à l'occasion du 83ème congrès de l'Union Nationale des Etudiants de France (UNEF) à Toulouse en cliquant ICI
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05/04/2013
"Affaire Cahuzac" : stupeur, colère
Stupeur, colère… à l’annonce de la culpabilité de Jérôme Cahuzac qui, avouant détenir un compte secret à l’étranger, a été mis en examen ce mardi pour blanchiment de fraude fiscale.
Stupeur, car le ministre chargé du Budget avait systématiquement affirmé son innocence devant le Président de la République, devant le Premier ministre, les membres du Gouvernement, les parlementaires, devant le peuple français.
Colère, car cette faute personnelle, qui entache la parole publique, vient renforcer le doute installé dans l’opinion sur l’action et le sens moral des responsables politiques. À droite et à son extrême, ou ailleurs, des manœuvres s’engagent ainsi pour faire de la faute d’un homme un motif de remise en cause de la légitimité du gouvernement, pour chercher à ébranler notre démocratie. Harlem Désir a souligné, en annonçant l’éviction de Jérôme Cahuzac du Parti socialiste, que la dérive d’un homme n’est pas celle de sa famille politique.
Il est donc important de rappeler que, depuis la mise en place de la nouvelle majorité il y a 10 mois, les règles de déontologie et d’éthique qu’elle s’est fixées ont été scrupuleusement respectées : liberté de la presse, respect de l’indépendance de la justice, sanctions dès lors qu’il y a manquement aux règles établies.
François Hollande et Jean-Marc Ayrault ont immédiatement tiré les conséquences qui s’imposaient, en demandant au ministre de se démettre de ses fonctions et ce, dès l’ouverture de l’instruction judiciaire à son encontre, le 19 mars. Ce faisant, et contrairement à certaines pratiques antérieures, le gouvernement s’en est remis à l’action de la justice et a refusé de recourir à des enquêtes parallèles des services de renseignements de l’État ou d’officines extérieures.
Le Président et le Premier ministre ont sans délai annoncé trois mesures pour renforcer l’exemplarité exigible pour tout responsable public, et qui vont dans le sens des engagements de François Hollande pour une République digne de la confiance des Français :
- Le renforcement de l’indépendance de la justice avec la réforme du Conseil supérieur de la magistrature. Ce sera voté l’été prochain.
- Un projet de loi permettant une lutte en toute efficacité contre les conflits entre les intérêts publics et les intérêts privés, et qui garantira la publication et le contrôle sur les patrimoines des ministres et des parlementaires.
- L’inéligibilité des ministres ou des élus condamnés pénalement pour corruption ou fraude fiscale.
Aucun gouvernement n’a décidé aussi rapidement en de telles circonstances. Aucun gouvernement n’a respecté avec tant de rigueur l’action de la presse et de la justice. Quoi qu’il en coûte.
La presse a fait son travail. La justice s’est exercée librement et va poursuivre son travail de la même façon.
Pour les formations républicaines, l’heure est aujourd’hui au rassemblement, il faut mener ces réformes à bien et veiller à ne pas laisser s’installer la tentation populiste.
Enfin, ne perdons pas de vue que les efforts du gouvernement doivent se concentrer sur la lutte contre le chômage, le redressement de la France, la réduction des inégalités. Pour ma part, je continuerai à travailler en proximité avec les habitants et les élus de la circonscription, en gardant la même ligne de conduite : l'intérêt général et la justice.
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