07/06/2010
Un collège à Ligné pour la rentrée 2011
Le collège public de Ligné, très attendu, ouvrira ses portes à la rentrée 2011. Le futur établissement fait partie du plan collèges du Conseil Général de Loire-Atlantique « 15 collèges neufs ou restructurés en 15 ans ». Le projet a été présenté samedi aux élus et familles du secteur à l’occasion du lancement du chantier : établissement à taille humaine (capacité d’accueil de 600 élèves), conditions d’apprentissage modernisées, etc. Coût de l’opération : 14 millions d’euros, intégralement financés par le Département. L’occasion pour moi de rappeler que l’éducation est une priorité. Que l’investissement public dans l’éducation et la formation des élèves est la meilleure garantie pour qu’ils maîtrisent et réussissent ensuite leur vie. Que l’éducation doit être la base de tout projet politique.
Evidemment, au niveau national, on en est loin… Dernières annonces en date, pas plus tard que la semaine dernière, les « pistes » envisagées par le Gouvernement pour supprimer encore 15 000 postes à la rentrée 2010 : augmentation de la taille des classes, fermeture ou regroupement de petites écoles, diminution de la scolarisation des enfants de moins de 3 ans… Cocktail explosif ! L’école primaire est particulièrement vernie, mais les collèges, puisque c’était le sujet samedi, ne sont pas en reste non plus. Dès cette semaine, nous devons examiner en commission la proposition de loi visant à lutter contre l’absentéisme scolaire qui prévoit la « suspension immédiate et systématique » de la part d'allocations familiales versée pour l'enfant absentéiste. Inopérant et injuste. J’y reviendrai.
Autre réforme en cours, même si seulement au stade de l’expérimentation, l’instauration de nouveaux rythmes scolaires au collège et lycée. Le projet : cours le matin et sport l’après-midi. Pourquoi pas au fond ? Sauf si la réforme est une nouvelle fois (elle l’est très probablement) dictée par le seul impératif budgétaire, le dogme du non remplacement d’u fonctionnaire sur deux partant à la retraite. Car évidemment, le Ministère n'entend pas recruter des professeurs supplémentaires d'EPS… mais projette de faire appel aux associations locales et à l’UNSS. Il n’est pas précisé comment feront ces associations. Avec quel budget elles fonctionneront. Il n’est pas précisé non plus qui financera les nouveaux équipements nécessaires pour accueillir les élèves l’après-midi. Parce qu’il est évident que les équipements existants ne suffiront plus.
Des questions « annexes » pour le Gouvernement. Aux collectivités de s’en soucier… Qui rappellent aussi celle des hémicycles régionaux qui devront tous être agrandis si le projet de loi de réforme des collectivités devait être définitivement adopté dans sa rédaction actuelle. Le vote sur ce texte (première lecture) aura lieu demain à l’Assemblée Nationale.
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27/05/2010
Une volonté politique pour l'école...
Violences, difficultés, inégalités, décrochage scolaires…Les discours sont désormais entendus, le registre employé est celui de la difficulté, de l’échec. Comment remettre sur pied le système éducatif que chacun s’accorde aujourd’hui à juger bien mal en point ? Comment prouver que l’investissement consenti par la République dans l’éducation et la formation des enfants est la meilleure assurance pour qu’ils maîtrisent et réussissent ensuite leur vie. Ces questions étaient au cœur du colloque organisé ce mercredi à l’Assemblée par le groupe socialiste avec les représentants de toute la sphère éducative : enseignants, parents d’élèves, élèves, équipes pédagogiques, associations familiales, et aussi syndicats de policiers.
Pour tous, le constat est bien le même. L’école est confrontée à des difficultés inédites : montée de la violence, absentéisme, décrochage scolaire, inégalités sociales. Ni la réponse exclusivement sécuritaire du Gouvernement, ni la mise en place d’une énième réforme de l’Education Nationale n’apporteront une solution durable à ces problèmes. C’est toute la société qui doit se réapproprier le projet éducatif. C’est toute la société qui doit être mobilisée dans ce sens…
Au-delà de la critique de la politique gouvernementale, au-delà de la perte des moyens affectés à l’éducation nationale, nous avons souhaité mettre en débat les pistes de propositions novatrices sur lesquelles nous travaillons depuis plusieurs mois et qu’il m’apparaît également intéressant de vous soumettre :
- la construction d’un réseau éducatif multiforme dont l’école doit être le centre et qui doit intégrer la révolution Internet dans l’apprentissage des connaissances ;
- l’autonomie pédagogique des établissements scolaires qui doit permettre de mieux lutter contre l’échec scolaire en permettant aux écoles d’expérimenter de nouvelles pratiques adaptées à leur réalité sociale et environnementale ;
- la mise en place d’un système de tutorat original associant adultes et élèves pour épauler ceux qui sont le plus en difficulté et transmettre l’esprit de responsabilité et de solidarité au sein des classes ;
- l’ouverture des écoles au-delà des heures scolaires et une réorganisation de leur fonctionnement afin que les élèves, les professeurs et les parents retrouvent un sentiment d’appartenance à « leur école »…
- l’évaluation systématique des politiques éducatives qui doit aussi permettre de refonder un dialogue aujourd’hui disparu entre la communauté éducative et les pouvoirs publics.
Plutôt bien accueillies par les participants, ces propositions ont également été enrichies à travers nos débats. Le travail de concertation et d’échange engagé à travers ce colloque, doit être poursuivi ces prochains mois et nous permettra d’alimenter nos prochaines initiatives législatives sur le sujet.
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21/04/2010
Sécurité à l’école : Etats Généraux et… retour aux recettes tout sécuritaire. Tout ça pour ça ?
Le déplacement de Nicolas SARKOZY, hier en Seine Saint-Denis à l’occasion de la prise de fonction d’un nouveau préfet (le 3ème nommé depuis juin 2007) nous a valu un énième discours sécuritaire. Prévisible. Au moins les médias auront-ils souligné l’érosion du discours, l’air de « déjà vu » des bonnes ( ?) vieilles recettes sécuritaires resservies par le chef de l’Etat. Revenons sur les deux principales mesures annoncées à cette occasion en matière de lutte contre la délinquance et le « décrochage » scolaire :
Suspension des allocations familiales en cas d'absentéisme scolaire injustifié et répétitif. On nous annonce un projet de loi déposé « dès la semaine prochaine » visant à rendre la sanction (déjà prévue par la loi depuis 2006) « systématique ». Car, pour le chef de l’Etat, si la recette n’a pas fonctionné jusqu’ici, c’est parce que les conseils généraux, dont relève aujourd’hui la décision de suspension, rechignent à exercer cette compétence. La solution est donc toute trouvée : Une nouvelle loi qui confiera aux préfets le pouvoir de sévir. Soumis à la pression de leur hiérarchie, on imagine de quelle manière ils appliqueront la mesure. Et pas question, bien entendu, d’évaluer les dispositifs existants…
Un bureau pour un policier référent dans les établissements. Au printemps 2009, le chef de l’Etat avait demandé avec le succès que l'on connait, que soient « sanctuarisés » les établissements scolaires. A la rentrée dernière, il voulait déployer des « équipes mobiles de sécurité », composées de policiers ou de gendarmes à la retraite. Hier donc, il nous a annoncé vouloir réserver un bureau au sein des établissements « sensibles » pour un policier référent. Un bureau, c'est bien, mais restera-t-il des policiers à mettre dedans? Après les 9 200 suppressions de postes depuis 2007, le déficit de gendarmes et de policiers se fait sentir partout et d'abord là où ils ont leur place : dans les brigades et les commissariats.
Quinze jours après les Etats Généraux de la sécurité à l’école, les propos du chef de l’Etat auront probablement scandalisé les « grands acteurs de l’Ecole » (sic) et plus largement la communauté éducative, les acteurs engagés dans la politique de la Ville, etc. D’autres réponses existent face à la recrudescence de la violence en milieu scolaire, que nous réclamons à gauche depuis des mois, fondées sur l’individualisation des réponses et la généralisation des dispositifs relais. Et surtout, une nouvelle fois, il faut redonner à l’école les moyens de faire face à cette violence au quotidien, avec des enseignants, des surveillants et des personnels d’encadrement formés, en nombre suffisant et soutenus par leur hiérarchie. A cette occasion, je veux redire ma solidarité avec l’ensemble des personnels qui assurent aujourd’hui leur mission dans des conditions difficiles voire au péril de leur propre sécurité.
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