27/05/2010
Une volonté politique pour l'école...
Violences, difficultés, inégalités, décrochage scolaires…Les discours sont désormais entendus, le registre employé est celui de la difficulté, de l’échec. Comment remettre sur pied le système éducatif que chacun s’accorde aujourd’hui à juger bien mal en point ? Comment prouver que l’investissement consenti par la République dans l’éducation et la formation des enfants est la meilleure assurance pour qu’ils maîtrisent et réussissent ensuite leur vie. Ces questions étaient au cœur du colloque organisé ce mercredi à l’Assemblée par le groupe socialiste avec les représentants de toute la sphère éducative : enseignants, parents d’élèves, élèves, équipes pédagogiques, associations familiales, et aussi syndicats de policiers.
Pour tous, le constat est bien le même. L’école est confrontée à des difficultés inédites : montée de la violence, absentéisme, décrochage scolaire, inégalités sociales. Ni la réponse exclusivement sécuritaire du Gouvernement, ni la mise en place d’une énième réforme de l’Education Nationale n’apporteront une solution durable à ces problèmes. C’est toute la société qui doit se réapproprier le projet éducatif. C’est toute la société qui doit être mobilisée dans ce sens…
Au-delà de la critique de la politique gouvernementale, au-delà de la perte des moyens affectés à l’éducation nationale, nous avons souhaité mettre en débat les pistes de propositions novatrices sur lesquelles nous travaillons depuis plusieurs mois et qu’il m’apparaît également intéressant de vous soumettre :
- la construction d’un réseau éducatif multiforme dont l’école doit être le centre et qui doit intégrer la révolution Internet dans l’apprentissage des connaissances ;
- l’autonomie pédagogique des établissements scolaires qui doit permettre de mieux lutter contre l’échec scolaire en permettant aux écoles d’expérimenter de nouvelles pratiques adaptées à leur réalité sociale et environnementale ;
- la mise en place d’un système de tutorat original associant adultes et élèves pour épauler ceux qui sont le plus en difficulté et transmettre l’esprit de responsabilité et de solidarité au sein des classes ;
- l’ouverture des écoles au-delà des heures scolaires et une réorganisation de leur fonctionnement afin que les élèves, les professeurs et les parents retrouvent un sentiment d’appartenance à « leur école »…
- l’évaluation systématique des politiques éducatives qui doit aussi permettre de refonder un dialogue aujourd’hui disparu entre la communauté éducative et les pouvoirs publics.
Plutôt bien accueillies par les participants, ces propositions ont également été enrichies à travers nos débats. Le travail de concertation et d’échange engagé à travers ce colloque, doit être poursuivi ces prochains mois et nous permettra d’alimenter nos prochaines initiatives législatives sur le sujet.
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06/07/2009
Encore un coup porté aux RASED…
Pour tous ceux qui seraient passés à côté des notes précédentes sur le sujet et qui se poseraient la question, les RASED sont les Réseaux d’Aides Spécialisées aux Elèves en Difficultés. Il s’agit d’équipes pluridisciplinaires, composées de psychologues, d’enseignants spécialisés et de rééducateurs, intervenant sur plusieurs écoles pour la prise en charge de l’échec scolaire et l’intégration des élèves en grande difficulté.
Depuis plusieurs années, les RASED voient leurs missions progressivement remises en cause, leurs moyens d’intervention revus à la baisse. La suppression de l’école le samedi matin et l’instauration des deux heures de soutien hebdomadaire (par l’enseignant) avaient sonné l’alerte il y a tout juste un an, la communauté enseignante voyant dans ces mesures un nouveau signe annonciateur de la disparition prochaine des réseaux d’aides. De fait, la suppression de 3 000 postes (sur 11 000) d’enseignants spécialisés a été annoncée en fin d’année dernière et sera effective à la rentrée prochaine. L’antenne de Varades (qui couvre les 21 écoles du Pays d’Ancenis) verra ainsi en septembre la suppression de deux postes d’enseignants spécialisés (sur 4)… et le non remplacement d’un congé maternité.
Récemment, l’Inspecteur d’Académie a encore annoncé la baisse de l’enveloppe globale visant à couvrir les frais de déplacement de ces enseignants itinérants (qui se déplacent sur leur territoire d’intervention avec leur véhicule personnel). Résultat : en zone rurale (et notamment sur le Pays d’Ancenis), l’enveloppe attribuée ne permettra plus de couvrir l’ensemble des déplacements. Les missions devront être redéfinies, les déplacements "rationnalisés" et les "petites" écoles risquent de ne plus bénéficier des interventions des réseaux d’aides, ce qui constitue une rupture d’égalité de traitement des élèves selon les territoires.
Personnels et capacités d’intervention revus à la baisse : les RASED sont au bord de l’étouffement. Et ils le disent, soutenus par les enseignants, les parents d’élèves, etc. Très attaché au maintien de ces missions spécifiques au sein de l’école – l’intervention des RASED ne saurait être remplacée de manière efficace par le soutien scolaire comme le prétend le Gouvernement - je suis intervenu une nouvelle fois auprès de l’Inspecteur d’Académie pour dénoncer le sort qui leur est réservé actuellement et réclamer des moyens supplémentaires pour les RASED intervenant en zone rurale. Je vous invite à prendre connaissance de ce courrier.
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