28/05/2009
Violences en milieu scolaire : comprendre les vraies causes pour proposer les bonnes réponses
La surenchère sécuritaire a gagné les cours d’école. Et l’on a vu le Ministre, gesticulant, présenter ces derniers jours un troisième plan de lutte contre la violence en milieu scolaire et évoquer tous azimuts la création d’une « force mobile d’agents en milieu scolaire », la généralisation des portiques ou encore des fouilles au corps à l’entrée des établissements. Nouvelle manifestation de cette fâcheuse tendance de l’actuel Gouvernement à imposer un traitement policier de la jeunesse, au détriment des missions éducatives de l’Education Nationale. Et aussi nouvelle provocation à l’égard de la communauté scolaire, des enseignants et personnels d’éducation.
Evidemment, ni les brigades spéciales, ni les portiques de sécurité, ni la fouille des élèves ne sauraient résoudre le problème de la violence scolaire. Il se pourrait même qu’ils rajoutent à cette violence, en instaurant un caractère répressif à l’école au détriment d’une politique de prévention et de la présence d’adultes en nombre suffisant. Car l’ensemble des études menées sur le phénomène depuis le début des années 2000 (à partir desquelles on a constaté une progression continue des actes délictueux en milieu scolaire) le confirment : il existe une relation de cause à effet entre la baisse des effectifs encadrants et l’augmentation du nombre d’actes de violence.
Les 40 000 suppressions d’emploi dans l’Education Nationale ces quatre dernières années ont ainsi largement contribué à dégrader le climat dans les établissements scolaires. Les manœuvres de diversion du Ministre ne doivent pas faire oublier les vrais sujets qui fâchent. Ce dont les élèves, les familles et les enseignants ont besoin, ce n’est pas d’un « GIGN scolaire ». C’est d’une Ecole qui a les moyens de travailler au quotidien avec des enseignants, des surveillants et des personnels d’encadrement formés et suffisamment nombreux.
A cette occasion, je veux redire ma solidarité avec l’ensemble de ces personnels qui assurent aujourd’hui leur mission dans des conditions difficiles et parfois aussi, il est vrai, au péril de leur propre sécurité.
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29/08/2008
Fichier EDVIGE : Nouvelle dérive sécuritaire
Le Gouvernement a profité de la réorganisation générale des activités de renseignement pour accroître, de manière considérable et sans débat public préalable, les capacités de fichage de nos concitoyens.
Un nouveau fichier policier a ainsi été créé sous le nom d’EDVIGE par un décret en date du 27 juin dernier qui recensera, de manière systématique et généralisée, toute personne « ayant sollicité, exercé ou exerçant un mandat politique, syndical ou économique ou qui joue un rôle institutionnel, économique, social ou religieux significatif ». Sans exception, toutes les personnes engagées dans la vie de la cité sont donc visées. En outre, ce fichage vise à permettre la collecte de renseignements identitaires sur les « suspects » simplement considérés, par la police, comme susceptibles, à l’avenir et de manière totalement hypothétique, de «porter atteinte à l’ordre public », notion floue s’il en est. Plus choquant encore, les mineurs ne seront pas épargnés puisque, fait sans précédent dans notre République et particulièrement choquant, leur fichage sera autorisé dès l’âge de 13 ans et cela sans qu’aucune infraction n’ait été commise et sur la seule base de leur dangerosité présumée.
Cette initiative gouvernementale est à l’évidence porteuse de nombreuses dérives (d’autant que nulle restriction n’est posée par le décret en termes de durée de conservation des données) et suscite, depuis la publication du décret, de nombreuses oppositions contre un fichier perçu, à juste titre, comme attentatoire aux libertés et au respect de la vie privée.
Mobilisé, comme un grand nombre de collègues parlementaires de gauche, contre la mise en place de ce fichier, j’ai interpellé récemment la Ministre de l’Intérieur, Michèle ALLIOT-MARIE sur les risques et l’incongruité qu’il représentait pour notre démocratie (Question écrite du 28/08/2008). Je suis également signataire, aux côtés de nombreuses organisations et de plus de 90 000 concitoyens, d’un appel exigeant l’abandon du fichier EDVIGE (Non à EDVIGE).
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