08/04/2010
Retraite des infirmières : chantage et précipitation
Ambiance électrique, cette semaine encore, à l’Assemblée autour du projet de loi sur la rénovation du dialogue social dans la fonction publique. Ou plus exactement autour d’un article, rajouté in extremis par le Gouvernement, qui a souhaité profiter d’une réforme statutaire, la reconnaissance du diplôme des infirmiers dans le cadre de la réforme LMD, pour réformer subrepticement leur régime de retraite : l’âge légal de départ à la retraite des infirmier(e)s passera ainsi de 55 ans à 60 ans en échange de leur entrée en catégorie A de la fonction publique...
Un coup de force qui laisse à craindre pour la suite des négociations sur les retraites. Car le protocole d’accord repris dans cet article avait été rejeté par la quasi-totalité des organisations syndicales pour qui il signifiait, à juste titre, la fin de la prise en compte de la pénibilité du travail infirmier. La réponse de la Ministre de la Santé, sur le sujet, fut édifiante, car en total décalage avec le quotidien de ces professionnels. Elle a en effet souhaité rappeler, lors des questions d’actualité de ce mercredi, que l’espérance de vie « d’une infirmière de 55 ans » était somme toute « comparable à celle de la moyenne des femmes françaises ». Les intéressés, je pense notamment aux infirmières mais aussi aux infirmiers du secteur public, apprécieront. Eux à qui le chef de l’Etat avait promis sur un plateau télé une reconnaissance de la pénibilité de leur emploi ainsi qu’une valorisation de leurs mérites, sont actuellement les victimes d’un véritable marché de dupes. Dans tous les cas, ils seront perdants, soit en terme de retraite, soit en terme de salaire.
Il est enfin assez incompréhensible que le Gouvernement ait choisi de traiter à part la situation des infirmiers plutôt que de les intégrer dans la prochaine réforme globale des retraites. On nous annonce une loi dans les 6 mois. Faudra-t-il alors modifier ces mesures rendues caduques ? Pourquoi exclure aujourd’hui toute une profession de réflexions cruciales menées à l’échelle nationale et concernant l’ensemble des Français ? Nous avons demandé, en vain, le retrait immédiat de cette lettre rectificative.
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27/01/2010
Retraites agricoles : L’UMP s’oppose à la revalorisation des pensions des conjoints et aides familiaux
L’Assemblée était appelée à se prononcer hier sur plusieurs textes soumis à son examen la semaine dernière : le projet de loi sur la concomitance des prochains renouvellements des assemblées départementales et régionales (projet adopté par 325 voix contre 216), mais également plusieurs de nos propositions de loi, présentées jeudi dernier lors de la dernière séance d’initiative parlementaire.
Parmi ces propositions, celle déposée par mon collègue Germinal PEIRO (et dont je suis également l’un des premiers signataires) visant à étendre le régime complémentaire obligatoire aux conjoints et aides familiaux de l’agriculture. Depuis 2002 et le vote à l'unanimité à l'Assemblée Nationale de la création d'un régime de retraite complémentaire obligatoire pour les non-salariés agricoles, le dossier des retraites agricoles est en panne. La situation des conjoints et aides familiaux, insuffisamment reconnus, avec des retraites ne dépassant pas 500 euros par mois, est particulièrement inacceptable. Aussi la discussion de cette proposition de loi visant à les faire bénéficier des prestations sociales agricoles me tenait-il particulièrement à cœur. Et je suis intervenu à plusieurs reprises au cours du débat.
Ce texte, nous l’avons défendu devant un hémicycle déserté par les députés de la majorité et en l’absence du Ministre de l’Agriculture. Le Gouvernement avait en effet requis un vote bloqué, synonyme de fin des débats pour la majorité… Un vote qui ne laissait que peu de doutes quant à son issue, la majorité (plus exactement l’UMP) ayant laissé entendre qu’elle rejetterait cette proposition au motif de son coût trop élevé pour les finances publiques. Un coût qui, rapporté aux 365 000 retraités agricoles privés de retraite complémentaire, serait de 130 millions d’euros par an… Quand l’Etat restitue chaque année 150 millions d’euros aux 14 000 ménages les plus aisés à travers le bouclier fiscal…
Le vote a donc eu lieu ce mardi. Le texte a été rejeté. Mais il n’a manqué que 14 voix... Au final, seuls les députés du groupe UMP auront voté contre et porteront ainsi la responsabilité de voir perdurer la situation actuelle, tout à fait inacceptable.
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03/11/2008
Retraite à 70 ans : une provocation
Les débats parlementaires de ces derniers jours (projet de loi de financement de la sécurité sociale) ont été marqués par l’adoption, à l’initiative des députés de la majorité, d’une disposition permettant à tous les salariés de 65 ans de poursuivre, s’ils le souhaitent, leur activité professionnelle durant cinq années supplémentaires. L’âge limite de départ à la retraite serait ainsi porté à 70 ans, contre 65 ans jusqu’à présent. Cet amendement, adopté dans la nuit du 31 octobre au 1er novembre, sera visiblement maintenu par le Gouvernement, malgré l’opposition suscitée par cette disposition.
Alors que le Président de la République ne cesse d’affirmer la nécessité de mieux encadrer le capitalisme, cet amendement vient déréglementer un peu plus le droit du travail, première protection des salariés. Une perspective d’autant plus insupportable que, dans le même temps, le niveau des pensions baisse régulièrement dans notre pays, aggravant la situation de plusieurs millions de retraités : Présentée comme une « liberté » donnée aux salariés, cette possibilité de départ à 70 ans peut-elle encore être considérée comme une chance et un acte volontaire quand il s’agit avant tout de la condition nécessaire à une vie décente ? C’est en tout cas la seule réponse apportée par la Droite à l’appauvrissement croissant des retraités.
Je considère par ailleurs que dans une conjoncture qui voit l’augmentation du nombre de demandeurs d’emploi, cet amendement est une véritable provocation pour ceux qui, de plus en plus nombreux, sont confrontés au chômage.
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22/05/2008
Retraites : Une forte mobilisation
Une fois de plus, le Gouvernement tente d’imposer sa méthode, ne recevant les syndicats que pour une simple consultation. La réponse des organisations représentatives des salariés, dans l’unité et le rassemblement, témoigne de leur opposition aux propositions faites, mais aussi de leur attente de réelles négociations sur le sujet.
Face à cette attitude, je m’engage pour la défense du système de retraite par répartition, considérant que la priorité doit être l’amélioration de l’emploi des salariés de plus de 55 ans, le recul de la précarité salariale et des progrès dans les négociations relatives à la pénibilité au travail. Sans quoi, les mesures annoncées reviendront à diminuer encore un peu plus le pouvoir d’achat des retraités. Aujourd’hui, plus de 6 millions de personnes âgées perçoivent des pensions souvent inférieures au SMIC. Et demain ?
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