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09/02/2012

Communiqué : Enseigner n’est pas un art, c’est un métier qui s’apprend

DSC05607.jpgMercredi 8 février 2012, je suis intervenu avec mes collègues du groupe SRC (socialiste, radical, citoyen) membres de la Commission des Affaires culturelles et de l’Éducation de l’Assemblée Nationale, dans le cadre de la discussion portant sur la proposition de loi du député GROSPERRIN.

Utilisant la procédure d’urgence seulement quelques semaines avant les élections présidentielles, le député de la majorité propose, en modifiant le Code de l’Éducation, la suppression pure et simple des Instituts Universitaires de Formation des Maîtres (IUFM), déjà mis à mal par la suppression de l’année de stage en raison d’objectifs uniquement comptables.

Sous couvert d’une réforme « technique », la rédaction de son article 1er (625-1), par le recours à l’adverbe « notamment » « la formation des maîtres est assurée notamment par les universités », ouvre ainsi la porte de la formation des maîtres aux organismes privés. Ce n’est une surprise, ni pour les enseignants, ni pour les maîtres formateurs, dont le connais bien les préoccupations, étant Président du Conseil d’école de l’IUFM de Nantes. Ce qui est plus étonnant, c’est d’avoir entendu, l’après-midi même au sein de l’hémicycle, la ministre de l’apprentissage et de la formation professionnelle, Mme Morano, assurer les députés de la volonté du gouvernement de renforcer les contrôles, dans le secteur de la formation professionnelle, pour « traquer les sectes ». Deux poids, deux mesures ?

Depuis 5 ans, je n’ai de cesse de dénoncer le programme de démantèlement du service public d’éducation mené par le Gouvernement qui, à une courte majorité, lui a donc porté cette nuit un nouveau coup. Pourtant, dans son rapport remis hier, la Cour des comptes condamne formellement la réforme de la formation des enseignants. Mercredi prochain, ce texte sera soumis au vote de l’Assemblée Nationale. Je reste bien sûr entièrement mobilisé sur ce sujet.

voir la vidéo - le compte-rendu intégral de la séance - mon intervention

02/02/2012

Formation des maîtres au rayon bricolage

-reforme-de-la-formation-des-enseignants.pngLa proposition de loi du député Grosperrin, qui vise à modifier certains passages du Code de l'éducation relatifs à la formation des maîtres, prévoit notamment la suppression pure et simple de toute référence aux IUFM et au cahier des charges de formation. Cette proposition ouvre ainsi la porte en grand à des préparations privées au métier d'enseignant.

Ce projet est une réponse aux avis défavorables rendus par le Conseil d’État sur le projet ministériel, réponse qui rappelle le rôle des IUFM dans la formation et impose au gouvernement d’entamer une concertation pour régler le problème et se mettre en conformité avec la loi.  C’est pour éviter cette concertation que  M. Grosperrin tente par un coup de force de modifier l’article L625-1 du Code de l’Éducation.

Le député de la majorité veut cependant faire passer sa proposition en procédure accélérée devant l’Assemblée Nationale le 8 février prochain, affirmant qu’il s’agit là d’une simple mesure technique visant à satisfaire le Conseil d'État. Mais chacun sait que ces modifications sont essentielles pour l’avenir des IUFM.

En effet, en proposant de remplacer la phrase «la formation des maîtres est assurée par les Instituts Universitaires de Formation des Maîtres» (IUFM) par «elle est assurée notamment par les universités», il effacerait définitivement toute trace des IUFM dans la loi. Leur existence ne serait alors plus liée qu’au bon vouloir des universités, qui elles-mêmes sont autonomes. On peut donc imaginer que dans certaines académies, la formation des enseignants ne serait simplement plus assurée ou bien uniquement par des officines privées. L’élu propose également de supprimer toutes les phrases qui rendent obligatoire la formation professionnelle après le recrutement. Enfin, il veut remplacer le cahier des charges des IUFM, qui nécessite un avis du Haut Conseil de l’Éducation (HCE), par un référentiel arrêté par le ministre de l’Éducation nationale d’une part et le ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche d’autre part, supprimant au passage l’obligation «d’alterner des périodes de formation théorique et des périodes de formation pratique». C’est donc l’ensemble du cursus de formation qui serait mis à mal.

Les IUFM et leur potentiel de formateurs constituent un patrimoine qu’il convient de renforcer, une structure dont il faut mieux définir les contours et les missions dans l’Université. Alors que l'ensemble des acteurs concernés considèrent, à l'unanimité, qu'il faut revoir cette mauvaise réforme, le député Grosperrin tente un ultime bricolage pour contourner la nécessaire concertation sur l'avenir des formations d'enseignants et, surtout, masquer les égarements du ministère.

Je continuerai, avec mes collègues socialistes de l’Assemblée Nationale,  à dénoncer et à combattre toute tentative d’affaiblissement du service public d’éducation et de la formation des enseignants, rejoignant en cela le projet présidentiel du Parti socialiste sur la mise en place d’un pré-recrutement des enseignants avant la fin de leurs études et le rétablissement d’une formation initiale digne de ce nom.

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17/12/2009

Enseigner est un métier qui s’apprend…

tableau_1239368171.pngAprès la suppression des enseignants remplaçants et la suppression des enseignants spécialisés (RASED), c’est la suppression des enseignants… stagiaires qui est annoncée pour 2010. Engagée dans la confusion la plus totale en juin 2008, la réforme de la formation des enseignants a constitué l’un des motifs principaux des mobilisations universitaires de cette année. Et elle continue de susciter de fortes oppositions alors que les deux ministres de tutelle tentent de l’amener à son terme.

La réforme en question prévoit le recrutement des futurs enseignants au niveau master (bac +5) alors que jusqu’à présent ils étaient recrutés après une licence (bac +3). Mais elle prévoit également de renvoyer la formation des enseignants aux universités via des masters classiques et généralistes, de cantonner les concours de recrutement à des épreuves disciplinaires (au détriment des épreuves de pédagogie) et de supprimer l’année (rémunérée) d'enseignant stagiaire en IUFM…

Avec cette réforme, c’est la fin de la formation professionnelle des enseignants qui se profile. Les enseignants prendront leur poste après une préparation académique à l’université, mais sans formation pédagogique, parfois même sans stage en situation scolaire. Alors les conséquences, il n’est pas difficile de les imaginer. Les élèves en feront les frais, mais les jeunes enseignants aussi, qui réclament depuis plusieurs années une meilleure préparation à leurs missions et notamment au face à face avec les élèves.

Le métier d’enseignant est un métier difficile et qui a considérablement évolué ces dernières années. C’est un métier qui exige une formation spécifique. Une réforme est nécessaire, mais précisément pour renforcer la formation et l’accompagnement pédagogique des futurs enseignants, pas pour la supprimer au profit des compétences disciplinaires.

Les étudiants, les directeurs d’IUFM et présidents d’Université, les enseignants récusent le projet de réforme actuel. Je les soutiens et m’associe à leur mouvement lancé cette semaine sous le mot d’ordre « enseigner est un métier qui s’apprend », pour la défense d’un service public de l’éducation, renforcé et revalorisé.

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