18/12/2009
« Imprivatisable » n’est pas de droite…
L’échéance avait été repoussée à deux reprises. Mais cette fois, la mobilisation citoyenne et le combat de l’opposition contre le projet de modification des statuts de la Poste n’y feront plus rien. L’examen du texte s’est achevé hier soir à l’Assemblée et le vote aura lieu mardi prochain. La Poste deviendra société anonyme à capitaux publics dès le 1er mars 2010. Mais « imprivatisable » nous ont assuré tour à tour Christian ESTROSI et Gérard LARCHER…
Mais encore ? « Imprivatisable » n’est pas français, encore moins de droite…Les précédents ne manquent pas. A deux reprises, la majorité de droite a fait passer l’Etat en dessous de la barre des 50% dans le capital d’entreprises de service public : France Telecom en 2003 et Gaz de France en 2006. Que personne ne s’y trompe, ce qui est imprivatisable un jour est privatisable le lendemain. Il suffit de modifier la loi. Et ils savent faire, quitte à user d’un peu de force… Le changement de statut de la Poste conduira bien à terme à une privatisation de sa gestion et à la disparition de ses missions de service public.
Quel seraient sinon les autres objectifs de la réforme ? Moderniser et adapter la Poste à l'ouverture de la concurrence ? Permettre un apport en fonds propres ? Améliorer la qualité du service rendu ?… Le discours gouvernemental est rôdé et comme toujours rassurant. Mais là encore il faut rectifier des contre-vérités : Non, l’Europe n’a jamais imposé le changement de statut de La Poste, oui la Poste est compétitive et fait des profits, oui l’Etat pourrait sans problème participer au financement du service public postal sous l’actuel statut (il le fait déjà pour soutenir la distribution de la presse notamment). Souvenons-nous en…
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17/12/2009
Enseigner est un métier qui s’apprend…
Après la suppression des enseignants remplaçants et la suppression des enseignants spécialisés (RASED), c’est la suppression des enseignants… stagiaires qui est annoncée pour 2010. Engagée dans la confusion la plus totale en juin 2008, la réforme de la formation des enseignants a constitué l’un des motifs principaux des mobilisations universitaires de cette année. Et elle continue de susciter de fortes oppositions alors que les deux ministres de tutelle tentent de l’amener à son terme.
La réforme en question prévoit le recrutement des futurs enseignants au niveau master (bac +5) alors que jusqu’à présent ils étaient recrutés après une licence (bac +3). Mais elle prévoit également de renvoyer la formation des enseignants aux universités via des masters classiques et généralistes, de cantonner les concours de recrutement à des épreuves disciplinaires (au détriment des épreuves de pédagogie) et de supprimer l’année (rémunérée) d'enseignant stagiaire en IUFM…
Avec cette réforme, c’est la fin de la formation professionnelle des enseignants qui se profile. Les enseignants prendront leur poste après une préparation académique à l’université, mais sans formation pédagogique, parfois même sans stage en situation scolaire. Alors les conséquences, il n’est pas difficile de les imaginer. Les élèves en feront les frais, mais les jeunes enseignants aussi, qui réclament depuis plusieurs années une meilleure préparation à leurs missions et notamment au face à face avec les élèves.
Le métier d’enseignant est un métier difficile et qui a considérablement évolué ces dernières années. C’est un métier qui exige une formation spécifique. Une réforme est nécessaire, mais précisément pour renforcer la formation et l’accompagnement pédagogique des futurs enseignants, pas pour la supprimer au profit des compétences disciplinaires.
Les étudiants, les directeurs d’IUFM et présidents d’Université, les enseignants récusent le projet de réforme actuel. Je les soutiens et m’associe à leur mouvement lancé cette semaine sous le mot d’ordre « enseigner est un métier qui s’apprend », pour la défense d’un service public de l’éducation, renforcé et revalorisé.
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14/12/2009
Copenhague: Plus que 8 jours pour parvenir à un accord ambitieux
Déjà huit jours de négociations. Mais si la mobilisation est croissante à travers le monde, les négociations sur le climat semblent gagner en confusion et les avancées sont difficilement mesurables… C’est pourtant vendredi, à l’issue du sommet des chefs d’Etat, que l’on saura si la Conférence de Copenhague accouche ou non d’un accord ambitieux pour l’avenir de la planète.
Comme à Kyoto, le principal indicateur de la réussite de ce sommet, sera le niveau d’engagement des réductions des émissions de gaz à effet de serre. Et en la matière, les experts du GIEC (groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) sont formels : Nous ne pouvons pas éviter une hausse de 2 degrés de la température moyenne sur la Terre mais nous pouvons éviter d’aller au-delà, en réduisant de 50% ces émissions à l’échelle mondiale d’ici à 2050 et de 80 à 95% les émissions des pays développés. C’est l’objectif vers lequel nous devons tendre. Autre indicateur essentiel : l’engagement de la communauté internationale et plus exactement des pays « riches » à soutenir les pays « pauvres » dans leur lutte contre les effets du réchauffement climatique. Des modalités de financement pérennes et transparentes doivent être arrêtées pour l’aide publique aux pays en développement. Nous soutenons toujours à ce titre l’idée d’une taxation des transactions financières internationales, sorte de « taxe Tobin verte » et proposons comme première étape une taxe sur les émissions liées au transport international de marchandises, qui pourrait être un prélèvement sur le nombre de kilomètres parcourus. Une coopération technologique est également indispensable pour mettre en place des économies sobres en carbone dans ces pays en développement.
Enfin, au-delà de ces engagements « chiffrés », les Etats présents devront aussi montrer leur détermination à s’engager vers un nouveau modèle de développement économique, social et écologique. Car il est évident que nous ne parviendrons pas à atteindre des objectifs ambitieux si nous ne changeons rien de nos modes de production, de consommation et de partage des richesses. Une nouvelle gouvernance globale, est souhaitable qui passe pour nous par une organisation mondiale de l’environnement dotée de pouvoirs contraignants, ainsi que de nouvelles normes internationales de protection de l’environnement et des droits sociaux, qui devront primer sur les règles de la concurrence… L’avancée des négociations ou tout au moins ce qui nous est laissé à voir laisse un peu songeur. Il est encore temps de signer l’appel en faveur d’un accord ambitieux à Copenhague : L’Ultimatum Climatique.
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10/12/2009
Débat sur l'identité nationale à l'Assemblée
Le chef de l’Etat et l’UMP ne seraient-ils pas en train de faire les frais du débat qu’ils ont eux même lancé (et instrumentalisé) sur l’identité nationale ? Le débat, nauséabond, on l’a suffisamment dit, en ce qu’il tend à assimiler l’identité de la France à une dérive nationaliste, provoque désormais malaise et réactions négatives jusque dans les rangs de la majorité. Les députés UMP ont ainsi largement déserté le débat organisé à l’Assemblée Nationale cette semaine et les rares intervenants de la majorité ont surtout brillé par leur embarras ainsi qu’en témoigne l’absence totale de référence et de soutien à la tribune « de rattrapage » publiée le même jour par le chef de l’Etat sur le sujet.
Notre participation à ce débat dans l’hémicycle, dès lors que nous avions refusé ceux organisés à la hâte par les préfectures sur injonction gouvernementale, considérant l’instrumentalisation et la manipulation à des fins électoralistes sous-jacentes à l’opération, a posé question. Et nous avons décidé d’assumer sans fard le débat organisé dans le cadre parlementaire. Afin de mettre en exergue nos différences de conception de l’identité nationale : Là où le chef de l’Etat attise la peur d’une « dénaturation » de l’identité française, nous défendons la vision d’un patriotisme fédérateur basé sur le mariage de l’unité et du métissage, l’égalité, la cohésion sociale, l’école et la laïcité. En confrontant méticuleusement chacun de ces principes à la réalité contemporaine, les collègues qui se sont exprimés dans l’hémicycle au nom du Groupe Socialiste, ont démontré combien ceux-ci, pour peu qu’on les fasse vivre et qu’on les porte haut (plutôt que de les saper comme s’y emploie la majorité depuis deux ans) demeurent constitutifs de notre identité commune. Une conception partagée par de nombreux républicains au-delà de la gauche.
Non, les Français ne doutent pas de leur identité, ils en sont fiers ! Le débat voulu par le chef de l’Etat dans une tentative maladroite de reprise en main se retourne contre lui en révélant l’attachement du pays et d’une grande partie de ses représentants à l’idée d’une Nation ouverte, multiple et unitaire.
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