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09/03/2009

GOSS (Nantes) : Non aux licenciements boursiers !

Sans titre.pngL’entreprise GOSS Systèmes Graphiques, implantée route de Paris sur l’ancien site des Batignolles à Nantes est la filiale d'un groupe américain, leader mondial de la fabrication de rotatives de presse d’imprimerie. Détenue à 100% par un fonds de pension américain (Matlin Patterson), elle pourrait faire les frais de décisions purement financières. Les 300 salariés du site se mobilisent depuis quelques jours, faisant jouer le droit d’alerte. Interpellé par quelques salariés, je suis de près l’évolution de ce dossier, en lien avec Jean-Marc AYRAULT, Député Maire de Nantes et les services de Nantes-Métropole.

L’actionnaire américain vient de démettre de ses fonctions le directeur de l’établissement (très largement soutenu par les salariés) et les rumeurs de cession du site se font de plus en plus pressantes. Le fonds de pension arrive au terme de son engagement dans l'actionnariat et chercherait à vendre la totalité de ses parts. Un groupe chinois serait susceptible de faire une proposition, mais qui risque de signifier la fermeture du site nantais. L’acquéreur potentiel dispose en effet déjà d’une branche de machines d’impression et il est probable que le but de l’opération soit de réduire la concurrence sur ce marché.

Le limogeage du directeur (remplacé par le directeur financier) laisse présager un changement de stratégie de l’actionnaire, dans une logique purement boursière. Le site nantais affiche des rentabilités fortes, les plus fortes, d’ailleurs, des établissements du groupe. Sa remise en cause n’aurait aucun fondement industriel ni économique. C’est tout simplement inacceptable, scandaleux. Et je me mobilise aux côtés de Jean-Marc AYRAULT afin que les considérations financières d’une poignée d’actionnaires ne prennent pas le pas, une nouvelle fois,  sur des considérations industrielles au détriment des salariés.

06/03/2009

Travail parlementaire : une réforme en trompe l’œil

facade-palais-bourbon.pngC’est cette semaine qu’entraient donc en vigueur les articles de la révision constitutionnelle (votée cet été) venant modifier le cadre du travail parlementaire. La presse a finalement consacré quelques pages à cette réforme, exagérant très largement l’ampleur et les effets attendus de celle-ci : « Vème République bis », « habits neufs de la Constitution », « rééquilibrage des pouvoirs au profit du législatif »… Il convient donc (une nouvelle fois sur le sujet) de rétablir quelques vérités.

Les mesures les plus symboliques entrées en vigueur cette semaine - partage de l’ordre du jour, instauration d’une semaine de contrôle de l’action gouvernementale, égale répartition du temps de parole des groupes parlementaires lors des Questions au Gouvernement - sont en fait bâties en trompe l’œil et ne constituent des progrès… qu’en apparence. Prenons le partage du temps de parole entre majorité et opposition lors de la traditionnelle séance des questions au Gouvernement. Nous n’étions pas réellement demandeurs d’une telle évolution ou plus exactement nous attendions surtout l’instauration d’un “droit de suite” qui permette à un parlementaire de reprendre la parole après l’intervention du Ministre interrogé, s’il estime ses propos trop imprécis ou éloignés du sujet, ce qui arrive malheureusement trop souvent. La séance des questions d’actualité va demeurer ce qu’elle était hier, une succession de monologues couplés deux à deux (plus courts et plus nombreux du fait des nouvelles règles en vigueur) qui ne peut permettre un réel contrôle de l’action du Gouvernement.

Quant au partage de l’ordre du jour (le Parlement récupérant, dans les textes, la maîtrise d’une moitié de l’ordre du jour), on peut s’interroger sur l’intérêt pour l’opposition de présenter un plus grand nombre de propositions de loi quand la majorité refuse systématiquement d’en examiner les articles. De même, est-ce un réel changement de voir des projets de loi du Gouvernement devenir des propositions de loi du Groupe UMP ? Plus concrètement peut-être, on remarquera que le Gouvernement a déjà trouvé le moyen de conserver en mars la mainmise sur la quasi-totalité du temps législatif. Comme la Constitution l’y autorise, il va imposer aux députés de discuter du projet de loi de finances rectificatif et du projet de loi organique sur la réforme du travail législatif sur les deux semaines qui leur sont désormais imparties… Disons que le partage de l’ordre du jour, ce n’est pas encore pour ce mois ci…

Enfin, et surtout, l’enjeu central de cette réforme du travail parlementaire réside en fait dans plusieurs autres dispositions constitutionnelles non encore entrées en vigueur et qui pourraient constituer un énorme recul pour les droits du Parlement, à savoir l’étranglement du droit d’amendement et du temps de parole de l’opposition. Le bras de fer entamé avec la Majorité sur ce point est toujours en cours.

04/03/2009

A quand la fin des déserts médicaux ?

desert_medical-2.pngLa discussion sur le projet de loi « Hôpital, patients, santé, territoires » a repris cette semaine, avec l'examen du titre II relatif à l'offre de soins. Après les débats houleux des semaines passées sur l’hôpital public, c’est la question de l’installation des médecins libéraux qui a largement cristallisé les oppositions au sein de l’hémicycle.

Nous attendions de ce débat qu’il permette en effet d’assurer le droit à la santé et l’égal accès aux soins sur l’ensemble du territoire, chacun ayant enfin compris que les déserts médicaux sont désormais une réalité qui éloigne de la santé et des soins des millions de Français. Mais au-delà des intentions et des discours, le projet actuel pêche cruellement par manque d’ambition et de courage. Le Gouvernement se contente d’une simple possibilité de coopération entre les professionnels de santé sans mesure incitative, sans modifier les modes de rémunération des actes, ce qui s’avère très insuffisant. Il n’ose reconnaître que la liberté absolue d’installation des médecins est la clef du problème. Il n’ose affronter les corporatismes, ni proposer aux futurs jeunes médecins un « contrat global » pour rendre plus attractive, mieux rémunérée et moins solitaire la médecine de premier recours, à la ville et à la campagne.

La situation exige pourtant des choix courageux que les français attendent, au premier rang desquels vient le plafonnement des nouvelles installations dans les zones surdotées en professionnels de santé. C’est une régulation nécessaire. Mais nos amendements, volontaristes et visant à mettre fin au laissez-faire, ont été repoussés. A noter : plusieurs députés de la majorité ont regretté publiquement les insuffisances du projet Bachelot.