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03/12/2013

Qu’est-ce que PISA? Qui sont les élèves évalués?

DSC06078.JPGPISA (Programme international pour le suivi des acquis des élèves) est un programme de l’OCDE fondé sur une évaluation triennale des savoirs et des savoir-faire acquis par les élèves de 15 ans.

En mai 2012, 470 000 élèves dont 5 000 en France ont été évalués; il s’agit d’enfants nés en 1996 et qui ont effectué leur scolarité entre 2002 et 2012, sous les précédents Gouvernements de droite…

Le test PISA comporte trois dimensions : compréhension de l’écrit, culture mathématique et culture scientifique. Tous les trois ans, l’étude se concentre plus particulièrement sur l’une d’entre elles. En 2012, la culture mathématique constitue la majeure.

Les résultats pour la France :

En culture mathématique : baisse des résultats et augmentation des inégalités par rapport à 2003.
-le score global de La France la situe dans la moyenne des 34 pays de l’OCDE
-performance en baisse par rapport à 2003
-la France perd 5 places au classement (de la 13ème à la 18ème sur 34).

On note une importante hausse du pourcentage d’élèves aux faibles compétences: entre 2003 et 2012, en culture mathématiques, on observe en France une augmentation d’un tiers de la part des élèves en difficulté passant de 16,6% à 22,4%.

Par ailleurs, la France apparaît comme le pays le plus inégalitaire dans le sens où la performance est la plus corrélée avec le niveau socio-économique et culturel des familles. La France est en tête du déterminisme social parmi les pays de l’OCDE. Cela signifie que la différence de score est la plus grande entre les élèves issus de milieux très défavorisés et très favorisés. Non seulement cet écart est le plus grand des pays de l’OCDE, mais ce niveau est d’autant plus alarmant qu’il a cru entre 2003 et 2012. Enfin, l’anxiété manifestée par les élèves vis-à-vis des mathématiques est parmi les plus élevées des pays de l’OCDE.

En culture scientifique, les résultats de la France sont stables par rapport à elle-même ainsi que par rapport à la moyenne des pays de l’OCDE. En compréhension de l’écrit, en 2012, il y a significativement plus d’élèves au plus bas niveau et aux hauts niveaux et significativement moins d’élèves moyens en France que dans la moyenne des pays de l’OCDE.

Les réponses du Gouvernement. Les constats dressés par PISA 2012 confirment les tendances dégagées depuis plusieurs années par d’autres évaluations nationales et internationales, quant à l’état du système éducatif français : malgré l’ouverture massive de l’enseignement secondaire, nous ne parvenons pas à porter l’ensemble de nos élèves à un niveau satisfaisant. Trop d’élèves sont en difficulté –leur part s’est même accrue ces dix dernières années–, et notre école fait pire que reproduire les inégalités sociales, elle contribue à les accentuer.

Nous avons engagé depuis un an et demi la refondation de l’école, qui vise à réduire les inégalités et à favoriser la réussite de tous. PISA 2012 conforte notre diagnostic et souligne que nos réponses vont dans la bonne direction; enfin, il nous incite à accélérer les réformes.

Pour remédier à la baisse du niveau moyen des élèves, il faut en priorité s’occuper de ceux qui rencontrent le plus de difficultés. Il est important de comprendre que l’attention portée aux élèves en difficulté ne nuit pas aux meilleurs –bien au contraire. Non seulement les meilleurs n’ont pas besoin de l’échec des autres pour réussir, mais surtout les pédagogies développées pour accompagner ceux qui ont le plus de mal à apprendre bénéficient à tous. Les comparaisons de PISA le montrent: les systèmes les plus égalitaires, qui luttent le mieux contre les déterminismes sociaux et contre les écarts de niveau scolaires, sont souvent aussi les plus performants –comme le Canada ou la Finlande.

Nous avons donc décidé de concentrer les moyens nouveaux dont nous disposons sur la lutte contre la difficulté scolaire et les inégalités sociales. À cette fin, nous donnons la priorité à l’école primaire, car c’est là que se scellent trop souvent les échecs scolaires, quand les savoirs fondamentaux ne sont pas assimilés.

Cette priorité se traduit par plusieurs milliers de créations de postes dans l’enseignement primaire, permettant la mise en œuvre de dispositifs pédagogiques innovants et efficaces: par exemple, «plus de maîtres que de classes», pour un suivi au plus près des élèves; ou le renforcement de la scolarisation des moins de trois ans, pour favoriser l’acquisition du langage et la préparation aux apprentissages fondamentaux des tout petits, notamment dans les quartiers défavorisés.

Il importe également de rappeler les bénéfices importants de la réforme des rythmes scolaires sur les enfants issus des milieux défavorisés:
-Une matinée de plus en classe, pour les apprentissages fondamentaux;
-Un accès considérablement élargi à des activités enrichissantes, le plus souvent gratuites, auxquelles ils n’auraient pas eu accès sans ces nouveaux rythmes;
C’est d’abord pour ces enfants que cette réforme a été conçue.

L’éducation prioritaire constitue un espace d’innovation essentiel et doit être renforcée pour mieux lutter contre les inégalités; nous améliorerons les conditions de travail des enseignants qui y exercent. C’est le chantier qui sera ouvert dès janvier prochain.   

Par ailleurs, et comme l’OCDE le souligne dans tous ses rapports, la qualité de la formation des enseignants est la clé majeure de la réussite. Nous reconstruisons donc une formation professionnalisante, permettant aux nouveaux enseignants de rentrer progressivement dans leur métier. Pour obtenir des résultats plus rapides, nous engageons également un effort important sur la formation continue, notamment via le numérique.

Les programmes scolaires actuels ne permettaient pas aux enseignants de conduire tous leurs élèves à la maîtrise du socle commun. Ils seront désormais conçus par cycles et leur refonte en fera des outils cohérents et efficaces, au service des pratiques des enseignants, plutôt que des catalogues de connaissances et de compétences à acquérir.

Et les discussions en cours sur le métier enseignant permettront de mieux reconnaître l’engagement des professeurs au sein de leur établissement, en faveur de la réussite des élèves. Enfin, nous enregistrons cette année des résultats très encourageants en matière de lutte contre le décrochage scolaire, que nous devrons prolonger l’an prochain.


Pour aller plus loin: infographie et documents à consulter ICI

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29/11/2013

Oui, la France innove !

http://31.media.tumblr.com/e5be12cb106f78e8437f740d15a58be8/tumblr_mt0vh8HFMc1s3s7v2o1_1280.jpgDébut octobre, l’agence Thomson Reuters a rendu public son classement annuel des cent pays les plus innovants au monde. La France n’est pas en reste puisqu’elle figure sur la troisième marche du podium, derrière les Etats-Unis et le Japon mais devant l’Allemagne. L’occasion de faire le point sur les politiques du gouvernement en la matière.

En novembre 2012, à la suite du rapport Gallois, le gouvernement présentait 35 mesures réunies dans le Pacte National pour la croissance, la compétitivité et l’emploi. Un an plus tard, le CICE a permis de créer 30000 emplois alors même que sa montée en charge n’est pas complète. À l’heure  actuelle, la somme remboursée aux entreprises au titre de l’impôt sur les sociétés représente 4% de la masse salariale pour les salaires inférieurs à 2,5 fois le SMIC. Ce sera 6% en 2014. Quant à la BPI, rapidement opérationnelle, pas moins de 60000 entreprises ont déjà bénéficié de son soutien. Le rapport Gallois plaidait également pour une simplification des démarches administratives demandées aux entreprises: en juillet dernier 130 mesures prioritaires ont été identifiées –réduction des coûts d’immatriculation, allègement des obligations comptables…- et sont en cours de réalisation.

Cette amélioration de la compétitivité permet la mise en place des meilleures conditions possibles pour la réussite des dispositifs de recherche industrielle et d’innovation annoncées récemment.

Il s’agit tout d’abord de la «nouvelle France industrielle», qu’a présentée François Hollande en septembre. Les 34 projets qui composent cette politique relèvent de domaines qui compteront demain : énergies renouvelables, hôpital numérique, e-education, cybersécurité… Le suivi de ce plan de «reconquête» a été confié à Arnaud Montebourg.

Début novembre Fleur Pellerin, Ministre déléguée chargée des PME, de l’innovation et de l’Economie numérique a de même détaillé «la nouvelle donne pour l’innovation» constituée de 40 mesures articulées autour de 4 axes stratégiques :

L’innovation par tous: l’initiative personnelle et l’entreprenariat doivent être davantage encouragés. Ce sera le cas avec la création de pôles étudiants pour l’innovation, le lancement du plan pour l’entreprenariat féminin…

L’innovation pour la croissance: une action ciblée sera menée pour faire venir les grands fonds d'investissement étrangers en France.

L’innovation publique: Bpifrance sera par exemple chargée de la gestion du fonds de 600 millions d'euros dédié, entre autres, à des interventions sectorielles dans le cadre du Programme des investissements d'avenir.

L’innovation ouverte: la question du transfert des connaissances et des technologies, largement évoquée lors de l’examen du projet de loi pour l’Enseignement supérieur et la recherche, trouve une déclinaison ici. Un fonds souverain de la propriété intellectuelle devrait notamment voir le jour.

Pacte national pour la compétitivité et pour l’emploi, «nouvelle France industrielle», «nouvelle donne pour l’innovation», commission «Innovation 2030»…  le redressement est en marche.

 

Pour aller plus loin :

Intervention du Président de la République pour le lancement des concours mondiaux d'innovation
Les 34 plans pour redessiner la France industrielle de demain
La nouvelle donne pour l’innovation
Le rapport de la Commission «Innovation 2030»

31/10/2013

Retour de l'indépendance de l'audiovisuel public

Photo CSA.jpg

Ce jeudi 31 octobre, j’ai pris part à la discussion générale de la Commission mixte paritaire (CMP) sur l’indépendance de l’audiovisuel public (pour visionner mon intervention, cliquer ICI).

Par le vote qui a lieu en fin de matinée, la majorité est venue remédier à une entorse héritée de la précédente législature. Par une loi de 2009, la compétence de nomination des présidents de l’audiovisuel public avait en effet été attribuée à la Présidence de la République, bridant considérablement l’indépendance des organes médiatiques publics et par là même l’impartialité des contenus proposés.

La commission mixte paritaire a donc rétabli un mécanisme de nominations indépendant, sous la responsabilité du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel. Cette autorité de régulation jouira désormais de compétences renforcées, notamment grâce à son changement de statut en Autorité Publique Indépendante. Son président ainsi que ses membres seront de plus nommés après consultation des commissions compétentes des deux Assemblées à la majorité des 3/5. Cette assise plus large invitera donc les minorités du Parlement à approuver le choix des candidats, dans un esprit d’impartialité.

D’autres mesures visant à la viabilité économique de ce secteur ont également pris une part importante dans les débats, dont l’une des décisions majeures a été le maintien de la publicité sur les heures diurnes.

Je me réjouis donc de ce que l’on peut qualifier d’un retour à l’indépendance de l’audiovisuel public, affranchi de toute influence du pouvoir politique. Ce texte revêt une importance symbolique extrêmement forte, étant donné que 31 ans plus tôt, par une loi du 31 juillet 1982, la gauche était déjà intervenue pour renforcer l’indépendance de ce secteur.

Les principes de liberté,  pluralisme et d’indépendance des médias, gravés dans la Constitution, doivent s’appliquer à l’ensemble des sources d’information sans distinction.

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30/10/2013

Non, la taxe à 75% n'est pas un impôt sur la réussite

QAG 291013ba.jpgCe mardi 29 octobre, je suis intervenu en séance de Questions au gouvernement (QAG), pour interroger Bernard Cazeneuve, ministre délégué chargé du budget sur la Taxe sur les très hauts revenus. Ci-dessous, ma question suivie de la réponse du Ministre. Vous pouvez aussi consulter la vidéo de ces interventions en cliquant ICI ou sur la photo ci-contre.

"Monsieur le ministre du budget, après une décennie marquée par les cadeaux fiscaux aux plus riches, la majorité de gauche a souhaité rétablir le principe républicain qui est au cœur du destin français : l’égalité devant les charges publiques. Alors que notre pays fait face à d’importantes difficultés et que nous devons tout mettre en œuvre pour sortir de la crise, François Hollande avait proposé lors de la campagne présidentielle de mettre en place une contribution exceptionnelle de 75 % pour tous les revenus supérieurs à un million d’euros.

Chers collègues, le 29 décembre 2012, le Conseil constitutionnel, saisi par l’UMP, a censuré la disposition adoptée par la majorité de gauche. Une nouvelle approche de cette contribution exceptionnelle a été adoptée dans la loi de finances pour 2014, et elle va s’appliquer. Payée par les entreprises dans la limite de 5% du chiffre d’affaires, la taxe à 75% va créer une ressource nouvelle qui contribuera au rétablissement de nos comptes publics fortement mis à mal par la gestion dispendieuse de l’UMP.

Le monde du football professionnel, qui voudrait bénéficier d’une dérogation au droit commun, doit s’y faire. Les pouvoirs publics soutiennent ses initiatives : ils participent notamment à la modernisation des stades dans le cadre de l’Euro 2016. Les Français sont aussi en droit d’attendre des efforts financiers exceptionnels d’un secteur où les salaires moyens sont –personne ne me contredira sur ce point– confortables.

Monsieur le ministre, le redressement de nos finances publiques ne peut se faire si l’effort n’est pas justement partagé. Nous tenons nos engagements devant les Français. Alors, monsieur le ministre, pouvez-vous décrire les modalités de mise en œuvre de cette mesure?"

Réponse du ministre :

"Monsieur le député Michel Ménard, vous insistez sur l’urgence du redressement des comptes publics et sur la nécessité d’effectuer celui-ci dans un contexte de justice fiscale.

Je veux d’abord insister sur le fait que nous parvenons à obtenir des résultats significatifs en termes de réduction des déficits. Je donnerai quelques chiffres. Lorsque nous sommes arrivés aux responsabilités, le déficit public était de 5,3%. Au terme des mesures adoptées dans la loi de finances rectificative pour 2012, nous l’avons ramené à 4,8%. Il s’élèvera en 2013 à 4,1%. Avec le ministre de l’économie et des finances, Pierre Moscovici, notre objectif est de le ramener à 3,6% en 2014. Nos efforts structurels sont très significatifs: 1,3 point de PIB en 2013 et 1 point en 2014.

En 2014, cet ajustement s’opère essentiellement par des économies en dépenses, qui représentent 80% de l’effort. Notre objectif est de réduire le déficit, jusqu’à la fin du quinquennat, exclusivement par des efforts d’économies en dépenses, car il est aujourd’hui nécessaire de réformer l’État et de démontrer aux Français que cet effort est réalisé au moyen de réformes.

La taxe à 75% s’inscrit dans notre volonté de faire en sorte que cet effort soit juste fiscalement. Cette contribution n’est pas un impôt sur la réussite : elle n’est pas une manière de dissuader la réussite au sein des entreprises. Dans une période difficile, pendant le moment de redressement des comptes, tous les revenus, notamment les plus importants, doivent être mis à contribution, sans pénalité pour les entreprises. C’est la raison pour laquelle nous avons plafonné cette taxe à 5% du chiffre d’affaires, comme vous l’avez rappelé, monsieur Ménard.

Nous souhaitons que cette mesure soit mise en œuvre dans un contexte d’apaisement".