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05/11/2014

Tribune*: La France doit reconnaître l’État de Palestine

690748--.jpgIl y a quelques jours, la Suède a reconnu officiellement la Palestine comme État. Sans délai, le gouvernement français doit œuvrer en faveur d’un État palestinien indépendant, démocratique, contigu et souverain.

La France a une voix qui résonne sur la scène internationale. S’engager dans la reconnaissance de l’État Palestinien, ce serait poursuivre et accroître le mouvement international qui compte déjà 135 pays. En Europe, le 13 octobre, le Parlement britannique a voté une motion en faveur de cette reconnaissance. Plus important encore, il y a quelques jours, le gouvernement de la Suède a reconnu officiellement la Palestine comme État. Demain, d’autres pays de l’Union européenne emprunteront ce chemin. La France, patrie des droits de l’homme, se doit d’être un acteur majeur d’une résolution politique de ce conflit. Aujourd’hui, sa voix doit être encore plus forte.

L’été dernier, nous avons assisté impuissants à une nouvelle escalade de violences dans la région du Proche-Orient dont l’horreur et les conséquences sur les populations civiles étaient intolérables. Aujourd’hui encore, la tension est forte à Jérusalem-Est. Vingt et un an après les accords d’Oslo, le processus de paix est au point mort. Aucune avancée significative n’a été réalisée, parce que le rapport de force entre les deux parties est trop inégal. Le jour approche où le processus de colonisation rendra irréversible tout processus de paix. Nous sommes donc aujourd’hui convaincus qu’une paix juste et durable dans la région ne sera possible que par une solution négociée entre deux États indépendants. La France doit tenir des positions justes, et constater que les critères de droit international pour une reconnaissance de l’État de Palestine sont remplis.

Sans délai, le gouvernement français doit œuvrer en faveur d’un État de Palestine indépendant, démocratique, contigu et souverain, vivant dans la paix et la sécurité aux côtés d’Israël, sur la base des frontières de 1967 : deux États reconnus par l’ONU, avec Jérusalem comme capitale des deux États.

Par cette déclaration symbolique, la France choisirait le seul camp qui vaille, celui de la paix, de la justice et du droit international. Cette reconnaissance permettra à la Palestine d’avoir plus de poids dans ses discussions avec l’État d’Israël. Cela donnera également la possibilité aux Palestiniens d’accéder à un certain nombre d’instances internationales et pourra permettre la reconnaissance pleine et entière de la Palestine à l’ONU.

L’existence d’un État palestinien, fondé sur le respect du droit international et le refus de la violence, constitue la seule garantie durable pour la sécurité du territoire israélien et de sa population.

Aujourd’hui, nous, parlementaires, soutenons toutes les initiatives à l’Assemblée nationale, au Sénat et du gouvernement, en faveur du vote d’une résolution reconnaissant la Palestine comme un État. Nous appelons le gouvernement de la France à reconnaître la Palestine.

 

Signataires :
Sylviane ALAUX, députée des Pyrénées-Atlantiques
Pouria AMIRSHAHI, député des Français de l’étranger
Christian ASSAF, député de l’Hérault
Alexis BACHELAY, député des Hauts-de-Seine
Nicolas BAYS, député du Pas-de-Calais
Kheira BOUZIANE-LAROUSSI, députée de Côte-d’Or
Jean-Patrick GILLE, député d’Indre-et-Loire
Razzy HAMMADI, député de Seine-Saint-Denis
Benoit HAMON, député des Yvelines, ancien ministre
Bariza KHIARI, sénatrice de Paris
Chaynesse KHIROUNI, députée de Meurthe-et-Moselle
François LAMY, député de l’Essonne, ancien ministre
Arnaud LEROY, député des Français de l’étranger
Michel MENARD, député de Loire-Atlantique
Christophe PREMAT, député des Français de l’étranger
Gilbert ROGER, sénateur de Seine-Saint-Denis
Jean-Michel VILLAUME, député de Haute-Saône

 

*Publiée ce jour. Pour consulter la tribune sur Libe.fr, suivre ce lien

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31/10/2014

Ensemble, réussir la nouvelle étape !

Reussir_la_nouvelle_etape.jpgNotre majorité de gauche a été élue en 2012, alors que sévissait depuis quatre ans une crise économique, sociale et financière d’une rare ampleur, crise que nos prédécesseurs n’ont pu anticiper, pas plus qu’ils n’ont réussi à juguler.

Jean-Marc Ayrault le rappelait récemment, nous n’avons sans doute pas suffisamment expliqué la situation dans laquelle nous avons trouvé la France. 2000 milliards de dette publique, dont 605 milliards imputables au quinquennat de Nicolas Sarkozy, ont d’emblée contraint notre action par une lutte accrue contre les déficits.

Nos priorités depuis deux ans vont bien entendu vers l’emploi et vers l’appareil productif afin de stimuler la croissance. L’absence de croissance ne doit pas être synonyme de repli sur soi, de régression sociale et de solidarité qui s’étiole. Depuis deux ans, notre attention est tournée vers nos concitoyens les plus modestes, ceux pour qui l’impact de la crise est le plus dur.

Nous n’en oublions pas pour autant les grands défis pour une société plus juste (éducation, sécurité, renforcement de nos territoires…) et un monde plus sûr et protecteur (transition énergétique, luttes contre le terrorisme, réorientation de l’Europe…).

En ces temps d’immédiateté médiatique, le Groupe socialiste, républicain et citoyen à l’Assemblée Nationale a souhaité publier un document que vous pouvez consulter en cliquant sur l'image ci-dessous ou ICI.

Ce livret qui retrace en 12 chantiers notre action depuis 2 ans au service des Français et de la France,  donne aussi le sens des réformes et le cap de celles qu’il nous faut encore mener pour, ensemble, réussir la nouvelle étape! 

Bonne lecture.

30/10/2014

Tunisie : une démocratie en marche

Tunisie2014.jpgLe 26 octobre dernier, et pour la première fois depuis le déclenchement du «Printemps arabe» en 2011, le peuple tunisien a été appelé aux urnes dans le cadre d’élections législatives générales. Cet évènement marque sans conteste la consolidation de la vie démocratique en Tunisie, régie depuis 2011 par une Constitution garantissant la séparation des pouvoirs.

Ces élections ont de plus été jugées «crédibles et transparentes» par la mission d’observation électorale de l’Union européenne. La chef de cette mission, Annemie NEYTS-UYTTEBROECK, a ainsi affirmé que «le peuple tunisien a renforcé son engagement démocratique» par le biais de ces élections, qui «ont permis aux Tunisiens de toutes sensibilités politiques de voter librement».

Le bon déroulement d’un tel scrutin, organisé à l’échelle nationale au suffrage universel direct, est un message fort envoyé à l’ensemble du monde arabe, et témoigne de la solidité des institutions tunisiennes issues de la Révolution de jasmin. C’est sur cette Assemblée que reposent désormais les espoirs de tout un peuple, désireux de voir aboutir des réformes de structure, tant sur le plan économique que sociétal. 

Président du groupe d’amitié France-Tunisie à l’Assemblée Nationale, je me réjouis du bon déroulement de ce scrutin et adresse naturellement mes meilleurs vœux de réussite aux parlementaires nouvellement élus. J’espère que nos deux assemblées coopéreront efficacement à l’avenir, dans l’intérêt de nos relations bilatérales et, plus largement, de  l’espace méditerranéen dans son ensemble. 

24/10/2014

La meilleure façon de marcher -Marie-Arlette CARLOTTI-

l_lth_colonnade-fond-bleu.jpgJe souhaite vous faire partager la tribune de ma collègue députée socialiste des Bouches-du-Rhône Marie-Arlette CARLOTTI, conseillère municipale de Marseille et ancienne ministre déléguée aux personnes handicapées et à la lutte contre l'exclusion.

Vous en trouverez le texte ci-dessous ou bien sur le site du Huffington Post qui le publie ce jour. Bonne lecture.

«La politique du Gouvernement est-elle socialiste, sociale-démocrate, sociale-libérale? Cette interrogation lancinante depuis le début du quinquennat ébranle la gauche. Certains parlementaires «frondent». Les militants doutent. Le Parti socialiste lance des états généraux avec l'ambition fondamentale de définir son identité. D'où vient le trouble?

La social-démocratie est une idéologie de la tension. Tension entre l'économique et le social, entre le capital et le travail, entre la création de richesses et leur juste répartition, entre l’État et la société civile, entre la centralité et les territoires, etc. La négociation est la traduction pratique de cette tension. Elle implique de toujours tenir les deux bouts, de marcher sur ses deux jambes. Dans cet enchaînement «équilibre/déséquilibre» permanent qu'est la marche, il y a une forme d'inconfort.

La gauche est prompte à le dénoncer. Car si la droite considère que la gauche est illégitime à gouverner... une grande partie de la gauche le pense aussi. La gauche s'est historiquement construite comme une force critique. Une force qui ne s'éteint pas quand elle est aux responsabilités. Cette posture critique s'exerce dans un contexte où la France a besoin de reformes profondes qui bousculent les clivages classiques et les proximités habituelles.

S'opposer à ces réformes, c'est condamner simultanément la gauche et la France. Mais le risque symétrique existe: dans cette volonté farouche de réforme, de mouvement, la gauche peut se perdre. Comment avancer dans ces conditions? Quels sont nos repères? Deux sont fondamentaux.

Le premier, c'est une certaine conception de la justice. Pour les socialistes, la justice est adossée au principe républicain d'égalité. Nous voulons que les talents, les énergies, les aspirations puissent se déployer dans toute leur variété et leur richesse. Mais nous gardons à l'esprit que nous formons une seule et même communauté, la République, et que cette commune appartenance interdit que certains vivent dans l'opulence et d'autres dans la misère, que des rémunérations dépassent l'entendement alors que des travailleurs ne bouclent pas les fins de mois voire sont en-dessous du seuil de pauvreté.

Le deuxième fondement, c'est l'espérance. S'émanciper, s'épanouir, voilà le programme que propose le socialisme. L'ordre des places n'est pas figé; il s'agit de s'arracher à sa condition pour vivre sa vie en toute autonomie. Chacun peut progresser, s'améliorer, penser que le meilleur est à venir. Le socialisme, c'est un petit bout de soleil.

Le gouvernement parvient-il à avancer sans pencher à droite? Sa tête est-elle maintenue, les yeux rivés vers son horizon de justice et d'espérance?

En novembre 2012 est annoncé un choc de compétitivité suite à la remise du rapport Gallois; en décembre se tient la conférence nationale de lutte contre la pauvreté qui préfigure un choc de solidarité: augmentation du RSA, extension des tarifs sociaux de l'énergie, hausse du plafond de la CMU-C et de l'aide à l'acquisition d'une complémentaire santé, quotas pour l'accueil d'enfants de familles modestes en crèche...

Devant nos partenaires européens, nous acceptons l'objectif de réduction des déficits mais nous défendons aussi un plan de relance de l'emploi des jeunes ou le maintien des crédits dédiés aux plus démunis, à travers l'aide alimentaire.

Nous engageons des économies substantielles pour désendetter l'État mais nous créons 60000 postes à l'école qui reste le pilier de notre projet d'émancipation.

Nous favorisons la compétitivité avec le CICE et parallèlement, nous nous battons pour l'emploi des jeunes en difficulté grâce aux emplois d'avenir et à la garantie jeunes.

Le choc de simplification vise autant à faciliter la vie des entreprises qu'à améliorer l'accès aux droits sociaux par l'allègement des procédures et l'automatisation des prestations.

Nous soutenons l'activité des entreprises avec la BPI et les investissements d'avenir; nous valorisons celle des travailleurs modestes à travers l'augmentation de l'aide personnalisée au retour à l'emploi et la refonte du RSA activité et de la prime pour l'emploi.

La question de la fidélité à ce que nous sommes est reposée avec le pacte de responsabilité et de solidarité, et le vote du budget 2015.

Le débat s'ouvre au parlement et la majorité doit y participer pleinement. Non pas à la manière d'un congrès du parti socialiste, en campant sur des postures, mais en faisant preuve d'imagination pour consolider notre modèle social dans une période où il est attaqué de toutes parts. C'est à cette seule condition que nous pourrons regagner le cœur du peuple.»

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