26/10/2010
Education : un piètre jeu de chaises musicales
Dans ma circonscription, à Treillières, Ancenis, Belligné, Sainte-Luce (…) ou encore à Couffé, les familles et professeurs des écoles publiques n’ont de cesse de dénoncer la mauvaise organisation et l’absence de continuité pédagogique. Certaines classes vont en effet, en l’espace d’une année scolaire, connaître au minimum quatre enseignants différents.
Dans le département, ce sont ainsi 122 professeurs stagiaires qui, à partir du 4 novembre, devraient occuper des postes de remplacements longs (de congés de maternité notamment). Quant aux remplaçants qui occupaient ces postes « longue durée », on les déplace… ailleurs. On proposerait même à certains enseignants du 1er degré (dits « hors la classe » : enseignants spécialisés, psychologues scolaires, titulaires remplaçants) de postuler, sur la base du volontariat, sur des postes dans le second degré !
Alerté par des parents d'élèves de nombreuses écoles de Loire-Atlantique, je suis intervenu auprès de l’Inspection d’Académie afin de dénoncer ces remplacements successifs dans les classes, entre enseignants titulaires, remplaçants, et stagiaires. Des postes qui ne cessent de se modifier, des parents non informés, des enseignants non formés parachutés sur des postes à longue durée… le résultat est sans appel : quelques jours avant les vacances de Toussaint, nombre d’écoles étaient occupées par des parents en colère et par des enseignants démunis.
Non remplacement d’un fonctionnaire sur deux, absence de formation des enseignants stagiaires : chacun mesure les échecs de la politique du Gouvernement en matière d’Education. J’ai donc demandé à l’Inspecteur d’Académie d’agir rapidement pour trouver une solution pérenne à cette crise.
Plutôt que de vouloir réinstaurer un système d’examen de passage en 6ème (cf. le président du groupe UMP à l’Assemblée Nationale), la majorité serait bien inspirée de porter sa réflexion sur les causes du problème et non sur ses conséquences. Le service public d’éducation souffre de sous-investissement et de désorganisation, ce sont les élèves, citoyens de demain, qui paient la facture.
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08/10/2010
Ma question à Luc CHATEL, Ministre de l’Education Nationale
Question à Luc Chatel
envoyé par Michel Ménard : Visionnez ses dernières vidéos d'actu.
Je suis intervenu ce jour lors de la séance de questions au Gouvernement. L’occasion d’interpeller le ministre de l’Education Luc CHATEL sur la suppression de postes d’enseignants de maternelle et d’élémentaire et la volonté du Gouvernement de remettre en cause la scolarisation des enfants entre deux et trois ans. Voici mon intervention.
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08/09/2010
Rentrée scolaire 2010 : nouveau coup dur pour les accompagnants scolaires
Pour cette rentrée scolaire, une nouvelle étape a été franchie dans la remise en cause des fondements et principes de l’Ecole. En effet, les RASED (Réseaux d’Aides Spécialisées aux Elèves en difficulté) et les AVSI (Auxiliaire de Vie Scolaire Individuel) ont encore subi la politique de dégradation de l’Education Nationale menée par le Gouvernement. J’avais déjà, lors de mes précédentes interventions, par des Questions Ecrites et dans l’hémicycle, interpellé le Ministre sur les conséquences néfastes de cette politique, pour les enfants et leurs familles.
En Loire-Atlantique, de nombreux témoignages me parviennent depuis jeudi dernier, m’alertant sur les suppressions de postes, ou sur la baisse significative des heures de soutien aux élèves ou des heures d’aide aux enfants handicapés. Je prendrai pour exemple la décision de l’Inspection d’Académie (IA44) –et annoncée aux professionnels 3 jours avant la rentrée scolaire- de diminuer de 3 heures par AVSI leur mission d’aide, et cela malgré les préconisations de la MDPH (Maison Départementale des Personnes Handicapés).
Ces décisions, prises par l’IA44, ont des conséquences désastreuses pour les familles, et vont à l’encontre du travail des équipes pluridisciplinaires, constituées de professionnels de la santé, du social, de l’éducation, qui définissent le nombre d’heures dont les enfants ont besoin. Aux motifs de réductions des budgets et/ou des effectifs dans les services publics, des centaines d’enfants du département ne pourront bénéficier d’un soutien des RASED, et des centaines d’enfants porteurs d’un handicap devront rester à la porte des écoles, par manque d’heures d’accompagnement.
Nous sommes ici bien loin des promesses du Président de la République, qui affirmait que chaque enfant devait recevoir, quelle que soit sa situation, la même éducation. Très attaché au maintien de ces missions spécifiques au sein de l’école – prise en charge de l’échec scolaire et intégration des enfants handicapés-, je suis une nouvelle fois intervenu ce jour auprès du Ministre de l’Education Nationale afin que cesse le travail de sape de notre système scolaire.
20/07/2010
Base élèves : Censure du Conseil d’Etat
Par une décision publique rendue hier, le Conseil d’Etat vient de donner raison aux enseignants, chefs d’établissement et parents d’élèves qui s’opposaient à l’utilisation du fichier informatique Base élèves, présenté par le Ministère de l’Education Nationale comme un simple outil de suivi des parcours scolaires mais jugé beaucoup trop intrusif par la communauté éducative.
Le Conseil d’Etat censure notamment la collecte de données relatives à la santé des élèves accueillis en classes d’insertion scolaire (CLIS) et sanctionne l’omission, dans la déclaration faite à la CNIL, de la mention de « rapprochements » avec les fichiers d’autres administrations. Il rétablit enfin la possibilité pour les parents de refuser l'inscription de leur enfant dans ces fichiers pour des motifs légitimes. Les recours engagés contre le fichier Base élèves ont de plus mis à jour les irrégularités d’un second fichier concernant les élèves dès 3 ans, et notamment une durée de conservation des données de 35 ans jugée excessive par le Conseil d’Etat.
Caractère « sensible » des données collectées, durée de conservation de ces données et risque d’utilisation des informations collectées à d’autres fins que scolaires (détection de la délinquance ou des enfants migrants en situation irrégulière). Tels étaient les motifs de défiance et d’opposition de la communauté éducative vis-à-vis de ce fichier qui ont valu à certains directeurs d’écoles, présentés comme réfractaires par le Ministère, d’être durement sanctionnés. Telles sont aujourd’hui les irrégularités qui ont amené le Conseil d’Etat à censurer ce dispositif de fichage des élèves, et ce faisant à réhabiliter ceux qui dans cette affaire n’ont pris le risque de la désobéissance que pour mieux faire valoir l’intérêt supérieur de l’enfant.
Le Conseil d’Etat inflige ce faisant un sérieux camouflet au Ministère de l’Education Nationale dans ce conflit qui l’opposait depuis plusieurs années aux enseignants. Ayant interpellé à diverses reprises le Gouvernement sur ce sujet et soutenant la mobilisation contre le fichier Base élèves (voir note précédente sur le sujet), je me félicite de cette décision.
Téléchargez ici la question écrite déposée sur le sujet en février dernier et demeurée sans réponse.
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