18/06/2010
Absentéisme scolaire : Attaquer les parents au portefeuille n’est pas la solution…
Nous avons débuté mercredi dans la soirée l’examen de la proposition de loi (UMP) visant à lutter contre l’absentéisme scolaire. Supprimer les allocations familiales pour les parents des élèves absentéistes sonne comme un aveu d’échec de la politique scolaire du Gouvernement. L’idée, cependant, n’est pas nouvelle (voir note précédente sur le sujet), elle a été maintes fois exprimée par le chef de l’Etat qui souhaite désormais l'entrée en vigueur du dispositif à la prochaine rentrée scolaire.
J’y suis évidemment opposé : le tout-répressif en la matière a toujours fait la preuve de son inefficacité. Et la logique de la sanction financière traduit une vision étroite et dangereuse des questions éducatives. En l’abordant sous le seul angle de l’autorité parentale, la majorité ne tient pas compte des défis essentiels qui se posent aujourd’hui à notre système éducatif. Ainsi, les questions liées à l’orientation, au climat scolaire ou encore à la mixité sociale sont éludées, alors qu’elles sont les racines de l’absentéisme scolaire.
Sans s’attaquer aux causes, cette proposition de loi ne règle rien. Pire, elle instaure une double peine pour les élèves concernés, déjà les perdants du système éducatif. Une fois encore les milieux les plus défavorisés seront les plus touchés (car la perte des allocations lourde de conséquences), les familles monoparentales, notamment. En creusant les inégalités sociales, en fragilisant le lien familial, cette proposition de loi ne permet pas de prendre en compte les causes réelles de l’absentéisme – également à la base du décrochage scolaire- qui exigent un accompagnement éducatif individualisé.
Téléchargez ici mon intervention lors de l’examen de cette proposition de loi (discussion générale).
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07/06/2010
Un collège à Ligné pour la rentrée 2011
Le collège public de Ligné, très attendu, ouvrira ses portes à la rentrée 2011. Le futur établissement fait partie du plan collèges du Conseil Général de Loire-Atlantique « 15 collèges neufs ou restructurés en 15 ans ». Le projet a été présenté samedi aux élus et familles du secteur à l’occasion du lancement du chantier : établissement à taille humaine (capacité d’accueil de 600 élèves), conditions d’apprentissage modernisées, etc. Coût de l’opération : 14 millions d’euros, intégralement financés par le Département. L’occasion pour moi de rappeler que l’éducation est une priorité. Que l’investissement public dans l’éducation et la formation des élèves est la meilleure garantie pour qu’ils maîtrisent et réussissent ensuite leur vie. Que l’éducation doit être la base de tout projet politique.
Evidemment, au niveau national, on en est loin… Dernières annonces en date, pas plus tard que la semaine dernière, les « pistes » envisagées par le Gouvernement pour supprimer encore 15 000 postes à la rentrée 2010 : augmentation de la taille des classes, fermeture ou regroupement de petites écoles, diminution de la scolarisation des enfants de moins de 3 ans… Cocktail explosif ! L’école primaire est particulièrement vernie, mais les collèges, puisque c’était le sujet samedi, ne sont pas en reste non plus. Dès cette semaine, nous devons examiner en commission la proposition de loi visant à lutter contre l’absentéisme scolaire qui prévoit la « suspension immédiate et systématique » de la part d'allocations familiales versée pour l'enfant absentéiste. Inopérant et injuste. J’y reviendrai.
Autre réforme en cours, même si seulement au stade de l’expérimentation, l’instauration de nouveaux rythmes scolaires au collège et lycée. Le projet : cours le matin et sport l’après-midi. Pourquoi pas au fond ? Sauf si la réforme est une nouvelle fois (elle l’est très probablement) dictée par le seul impératif budgétaire, le dogme du non remplacement d’u fonctionnaire sur deux partant à la retraite. Car évidemment, le Ministère n'entend pas recruter des professeurs supplémentaires d'EPS… mais projette de faire appel aux associations locales et à l’UNSS. Il n’est pas précisé comment feront ces associations. Avec quel budget elles fonctionneront. Il n’est pas précisé non plus qui financera les nouveaux équipements nécessaires pour accueillir les élèves l’après-midi. Parce qu’il est évident que les équipements existants ne suffiront plus.
Des questions « annexes » pour le Gouvernement. Aux collectivités de s’en soucier… Qui rappellent aussi celle des hémicycles régionaux qui devront tous être agrandis si le projet de loi de réforme des collectivités devait être définitivement adopté dans sa rédaction actuelle. Le vote sur ce texte (première lecture) aura lieu demain à l’Assemblée Nationale.
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27/05/2010
Une volonté politique pour l'école...
Violences, difficultés, inégalités, décrochage scolaires…Les discours sont désormais entendus, le registre employé est celui de la difficulté, de l’échec. Comment remettre sur pied le système éducatif que chacun s’accorde aujourd’hui à juger bien mal en point ? Comment prouver que l’investissement consenti par la République dans l’éducation et la formation des enfants est la meilleure assurance pour qu’ils maîtrisent et réussissent ensuite leur vie. Ces questions étaient au cœur du colloque organisé ce mercredi à l’Assemblée par le groupe socialiste avec les représentants de toute la sphère éducative : enseignants, parents d’élèves, élèves, équipes pédagogiques, associations familiales, et aussi syndicats de policiers.
Pour tous, le constat est bien le même. L’école est confrontée à des difficultés inédites : montée de la violence, absentéisme, décrochage scolaire, inégalités sociales. Ni la réponse exclusivement sécuritaire du Gouvernement, ni la mise en place d’une énième réforme de l’Education Nationale n’apporteront une solution durable à ces problèmes. C’est toute la société qui doit se réapproprier le projet éducatif. C’est toute la société qui doit être mobilisée dans ce sens…
Au-delà de la critique de la politique gouvernementale, au-delà de la perte des moyens affectés à l’éducation nationale, nous avons souhaité mettre en débat les pistes de propositions novatrices sur lesquelles nous travaillons depuis plusieurs mois et qu’il m’apparaît également intéressant de vous soumettre :
- la construction d’un réseau éducatif multiforme dont l’école doit être le centre et qui doit intégrer la révolution Internet dans l’apprentissage des connaissances ;
- l’autonomie pédagogique des établissements scolaires qui doit permettre de mieux lutter contre l’échec scolaire en permettant aux écoles d’expérimenter de nouvelles pratiques adaptées à leur réalité sociale et environnementale ;
- la mise en place d’un système de tutorat original associant adultes et élèves pour épauler ceux qui sont le plus en difficulté et transmettre l’esprit de responsabilité et de solidarité au sein des classes ;
- l’ouverture des écoles au-delà des heures scolaires et une réorganisation de leur fonctionnement afin que les élèves, les professeurs et les parents retrouvent un sentiment d’appartenance à « leur école »…
- l’évaluation systématique des politiques éducatives qui doit aussi permettre de refonder un dialogue aujourd’hui disparu entre la communauté éducative et les pouvoirs publics.
Plutôt bien accueillies par les participants, ces propositions ont également été enrichies à travers nos débats. Le travail de concertation et d’échange engagé à travers ce colloque, doit être poursuivi ces prochains mois et nous permettra d’alimenter nos prochaines initiatives législatives sur le sujet.
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23/04/2010
EVS/AVS et accompagnement du handicap : Les fausses promesses du Gouvernement
Je dois participer demain au congrès de l’UNCEVS, association qui regroupe les employés et auxiliaires de vie scolaire (personnels de l’Education Nationale remplissant diverses missions au sein des établissements, et notamment l’accompagnement des élèves handicapés). Ces personnels s’étaient fortement mobilisés début 2009, alors que 30 000 d’entre eux, après 3 ans de service, devaient être « remerciés » par l’Etat. Dénonçant l’absence de considération du Ministère de l’Education Nationale à leur égard, ils avaient soulevé, outre la question de la gestion des contrats précaires au sein de la fonction publique, celle de l’accompagnement des élèves handicapés et de la nécessaire professionnalisation des accompagnants. Après avoir ignoré leurs revendications (relayées par les parlementaires socialistes) durant de longs mois, le Gouvernement avait finalement annoncé, en juillet 2009, des mesures visant à assurer la continuité de l’accompagnement pour les élèves handicapés (et devant permettre de fait le réemploi des personnels concernés), mais également la constitution d’un groupe de travail sur l’évolution du statut de ces personnels, la reconnaissance et la professionnalisation du métier d’accompagnant.
Le congrès de l’UNCEVS est aujourd’hui l’occasion de dresser le bilan de ces engagements. Un bilan plus que désastreux, comme nous étions nombreux à le présager, faute de réelle volonté gouvernementale : Les 30 000 EVS/AVS arrivés en fin de contrat en juin dernier ont bien été remerciés par l’Etat… et laissés sans perspective professionnelle. Moins de 100 AVS ont bénéficié des mesures de réemploi annoncées. D’autres personnels ont été recrutés pour les remplacer, sans formation et sur des contrats toujours plus précaires… Avec les conséquences que l’on sait pour l’organisation des établissements et le suivi de scolarité des élèves handicapés. Quant aux travaux sur la professionnalisation du métier d’accompagnant, ils sont au point mort depuis que les associations ont claqué la porte des discussions… devant l’absence d’ambition de leurs interlocuteurs ministériels sur le sujet.
Le Gouvernement doit se ressaisir rapidement de ces sujets, d’autant que la question des personnels en fin de contrat sera reposée dès juin prochain… Enfin, cinq ans après le vote de la loi handicap qui a réaffirmé le droit à la scolarisation en milieu ordinaire pour les enfants handicapés, j’appelle le Gouvernement à se donner les moyens de ses ambitions. Et à mettre ses actes en conformité avec ses discours.
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