11/03/2009
Malaise persistant dans le monde de l’éducation : La Gauche mobilisée !
Hier, les IUT et les facultés ont multiplié les actions. Aujourd’hui, le monde enseignant « de la maternelle à l’université » défilera dans les mêmes cortèges. Le mouvement ou plus exactement les mouvements durent depuis des mois. Malgré quelques reculades des deux ministres concernés Xavier DARCOS (Education) et Valérie PECRESSE (Enseignement supérieur et Recherche) qui jouent le pourrissement et la fragmentation des mouvements plus qu’ils ne cherchent une réelle sortie de crise, le malaise persiste.
S’il a souvent été fait état sur ce blog des revendications portant sur les réformes de l’enseignement primaire et secondaire (réforme du lycée), une place moindre a été accordée, il est vrai, aux mouvements à l’œuvre dans l’enseignement supérieur. La « faute » peut-être à mes activités professionnelles antérieures… La remarque m’a été faite, tout récemment, et il s’agit donc de réparer, étant entendu que nous soutenons (à gauche) l’ensemble des mouvements de la maternelle à l’Université et sommes mobilisés, collectivement, sur la défense globale du service public d’éducation. Etant entendu, aussi, qu’il est difficile, il faut le reconnaître, d’être à pied d’œuvre sur l’ensemble des chantiers entrepris par l’actuel Gouvernement qui, qu’ils concernent l’éducation, la justice, la santé, l’emploi et j’en passe, sont systématiquement placés sous le signe du recul et de la régression des droits et des acquis.
Concernant les IUT, étudiants et enseignants s’inquiètent de l’avenir de ces structures dont l’efficacité est reconnue et qui forment à ce titre l’un des piliers les plus solides de l’enseignement supérieur. Leurs interrogations sont justifiées. En effet, rien, dans la loi du 10 août 2007 qui a accordé aux universités une autonomie de gestion, ne garantit le financement pérenne des IUT, jusqu’alors assuré par l’État. Ils sont donc désormais suspendus aux choix et orientations des présidents d’université, ce qui, compte tenu des possibles disparités de financement d’une université à l’autre, risquent de remettre en cause le volume horaire et l’encadrement de ces formations et donc à moyen terme, le caractère national du diplôme universitaire technologique (DUT). Je suis de près la mobilisation dans les IUT depuis ses débuts en novembre dernier, avec d’autant plus de facilités que les locaux de ma permanence parlementaire sont voisins du site de l’IUT à Carquefou. Avec d’autres collègues, j’ai interrogé Valérie PECRESSE à ce sujet, sans que des réponses concrètes ne nous aient été apportées à ce jour. Je dois recevoir également ces prochaines semaines une délégation d’enseignants et d’étudiants de l’IUT de Nantes.
C’est également la question de l’avenir des universités et des organismes de recherche qui est au cœur du mouvement des enseignants chercheurs. Plusieurs projets de réforme sont en jeu concernant notamment le statut des universitaires et la formation des enseignants, mais aussi les suppressions d’emplois massives à l’Université, prévues dans le budget 2009. Malgré le rejet massif de ces différentes mesures, le Gouvernement persiste dans l’entêtement et la manœuvre, refusant d’ouvrir une consultation de grande ampleur avec la communauté scientifique et universitaire qui permettrait de trouver un débouché politique à la crise. Outre l’ouverture d’une telle consultation, nous appelons le Gouvernement à mettre en place un plan pluriannuel de l’emploi scientifique qui constituerait un signal important envers les jeunes générations. Le mouvement des enseignants chercheurs est presque chaque semaine l’objet d’une des questions d’actualité posées par les députés socialistes au Gouvernement. Les réponses de la Ministre de l’Enseignement Supérieur sont invariables de désinvolture et de provocation, totalement déconnectées en outre des réalités pointées par les acteurs et que nous nous employons à relayer auprès d’elle. Pourtant de vraies réponses doivent être apportées.
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10/03/2009
Hôpital d'Ancenis: enfin le diagnostic... et le soulagement!
Les conclusions de l’audit engagé en juin dernier sur l’hôpital d’Ancenis viennent enfin d’être rendues publiques. Et elles sont positives ! Le plateau technique sera maintenu et avec lui le service de chirurgie, les urgences et la maternité. On savait les chiffres arrêtés fin 2008 favorables à l’hôpital (développement de l’activité chirurgicale et obstétrique). Cette évaluation, conduite par le Ministère et qui portait à la fois sur la sécurité, la qualité des soins et l’efficience de l’établissement, vient les confirmer et légitimer le maintien - et demain je l’espère le développement - de l’hôpital d’Ancenis.
Je me réjouis de cette nouvelle, par ailleurs tant attendue, notamment par les personnels de l’établissement et leurs représentants. Les résultats annoncés, ce sont d’abord les leurs, qui viennent reconnaître leur travail et leur implication au service des patients et du territoire. La mobilisation, aux côtés de ces personnels, de la population, des usagers, des associations et des élus locaux (au sein du comité de vigilance) aura surtout permis d’adresser un message fort aux autorités compétentes à une période où l’hôpital public, à fortiori de proximité, est la cible d’un certain nombre d’attaques et de remises en cause à l’échelle du pays. Le débat en cours à l’Assemblée Nationale sur le projet de loi Hôpital, Santé, Patients et Territoires de Madame BACHELOT (le vote du texte a été reporté au 17 mars en raison du retard pris dans les débats), s’en est particulièrement fait l’écho ces dernières semaines.
J’attends désormais du Ministère que soient apportés, concernant l’hôpital d’Ancenis, des gages de maintien d’activité sur la durée. Les menaces que les autorités ont régulièrement fait planer sur son avenir, ces dernières années, ont très largement pesé sur l’établissement. Difficile en effet, dans de telles conditions, d’attirer de nouveaux praticiens ou d’obtenir certains crédits d’équipement. L’audit ayant permis d’attester de son efficience et de son utilité, il faut désormais conforter, développer et pérenniser cet hôpital. A ce titre, l’implantation d’un scanner, équipement d’imagerie médicale de base réclamé depuis plusieurs années par l’équipe médicale, m’apparaît indispensable. Je saurai le rappeler très prochainement à la Ministre ainsi qu’au directeur de l’ARH.
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09/03/2009
GOSS (Nantes) : Non aux licenciements boursiers !
L’entreprise GOSS Systèmes Graphiques, implantée route de Paris sur l’ancien site des Batignolles à Nantes est la filiale d'un groupe américain, leader mondial de la fabrication de rotatives de presse d’imprimerie. Détenue à 100% par un fonds de pension américain (Matlin Patterson), elle pourrait faire les frais de décisions purement financières. Les 300 salariés du site se mobilisent depuis quelques jours, faisant jouer le droit d’alerte. Interpellé par quelques salariés, je suis de près l’évolution de ce dossier, en lien avec Jean-Marc AYRAULT, Député Maire de Nantes et les services de Nantes-Métropole.
L’actionnaire américain vient de démettre de ses fonctions le directeur de l’établissement (très largement soutenu par les salariés) et les rumeurs de cession du site se font de plus en plus pressantes. Le fonds de pension arrive au terme de son engagement dans l'actionnariat et chercherait à vendre la totalité de ses parts. Un groupe chinois serait susceptible de faire une proposition, mais qui risque de signifier la fermeture du site nantais. L’acquéreur potentiel dispose en effet déjà d’une branche de machines d’impression et il est probable que le but de l’opération soit de réduire la concurrence sur ce marché.
Le limogeage du directeur (remplacé par le directeur financier) laisse présager un changement de stratégie de l’actionnaire, dans une logique purement boursière. Le site nantais affiche des rentabilités fortes, les plus fortes, d’ailleurs, des établissements du groupe. Sa remise en cause n’aurait aucun fondement industriel ni économique. C’est tout simplement inacceptable, scandaleux. Et je me mobilise aux côtés de Jean-Marc AYRAULT afin que les considérations financières d’une poignée d’actionnaires ne prennent pas le pas, une nouvelle fois, sur des considérations industrielles au détriment des salariés.
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06/03/2009
Travail parlementaire : une réforme en trompe l’œil
C’est cette semaine qu’entraient donc en vigueur les articles de la révision constitutionnelle (votée cet été) venant modifier le cadre du travail parlementaire. La presse a finalement consacré quelques pages à cette réforme, exagérant très largement l’ampleur et les effets attendus de celle-ci : « Vème République bis », « habits neufs de la Constitution », « rééquilibrage des pouvoirs au profit du législatif »… Il convient donc (une nouvelle fois sur le sujet) de rétablir quelques vérités.
Les mesures les plus symboliques entrées en vigueur cette semaine - partage de l’ordre du jour, instauration d’une semaine de contrôle de l’action gouvernementale, égale répartition du temps de parole des groupes parlementaires lors des Questions au Gouvernement - sont en fait bâties en trompe l’œil et ne constituent des progrès… qu’en apparence. Prenons le partage du temps de parole entre majorité et opposition lors de la traditionnelle séance des questions au Gouvernement. Nous n’étions pas réellement demandeurs d’une telle évolution ou plus exactement nous attendions surtout l’instauration d’un “droit de suite” qui permette à un parlementaire de reprendre la parole après l’intervention du Ministre interrogé, s’il estime ses propos trop imprécis ou éloignés du sujet, ce qui arrive malheureusement trop souvent. La séance des questions d’actualité va demeurer ce qu’elle était hier, une succession de monologues couplés deux à deux (plus courts et plus nombreux du fait des nouvelles règles en vigueur) qui ne peut permettre un réel contrôle de l’action du Gouvernement.
Quant au partage de l’ordre du jour (le Parlement récupérant, dans les textes, la maîtrise d’une moitié de l’ordre du jour), on peut s’interroger sur l’intérêt pour l’opposition de présenter un plus grand nombre de propositions de loi quand la majorité refuse systématiquement d’en examiner les articles. De même, est-ce un réel changement de voir des projets de loi du Gouvernement devenir des propositions de loi du Groupe UMP ? Plus concrètement peut-être, on remarquera que le Gouvernement a déjà trouvé le moyen de conserver en mars la mainmise sur la quasi-totalité du temps législatif. Comme la Constitution l’y autorise, il va imposer aux députés de discuter du projet de loi de finances rectificatif et du projet de loi organique sur la réforme du travail législatif sur les deux semaines qui leur sont désormais imparties… Disons que le partage de l’ordre du jour, ce n’est pas encore pour ce mois ci…
Enfin, et surtout, l’enjeu central de cette réforme du travail parlementaire réside en fait dans plusieurs autres dispositions constitutionnelles non encore entrées en vigueur et qui pourraient constituer un énorme recul pour les droits du Parlement, à savoir l’étranglement du droit d’amendement et du temps de parole de l’opposition. Le bras de fer entamé avec la Majorité sur ce point est toujours en cours.