02/12/2011
Chômage en hausse, économie en berne
Rappelons-nous ce que déclarait, le 16 novembre 2010, Nicolas Sarkozy lors d’une interview télévisée: « le chômage reculera l'année prochaine, l'économie repart ». Un an plus tard, le bilan est édifiant : chômage en forte hausse et croissance en chute libre. Le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi a encore augmenté (+34 400 en octobre). En un an, +130 000 demandeurs d’emploi, soit 700 000 de plus depuis juin 2007 ! L’OCDE annonce que la France traverse une récession fin 2011 et abaisse sa prévision de croissance à 0,3% pour 2012.
Les détails de cette baisse sont alarmants : le chômage des jeunes augmente encore au mois d'octobre (+ 0,6%) alors que près d’un quart des moins de 25 ans sont au chômage. Quant au chômage des seniors, il explose littéralement. Ainsi, en un an, le chômage des plus de 50 ans a augmenté de 15,5% et même de 17,6% pour les femmes de plus de 50 ans.
M. Sarkozy ne s’est pas seulement trompé dans ses prévisions : il se trompe de politique économique. Après avoir multiplié les cadeaux fiscaux sans se préoccuper des déficits, il enchaîne les plans d’austérité sans se soucier de leurs effets dévastateurs sur la croissance et le chômage. Réduction aveugle des dépenses publiques, subventions incongrues aux heures supplémentaires qui jouent contre l’embauche, baisse de 12% du budget de l’emploi, ponction sur les classes moyennes et populaires par une multitude de taxes et de prélèvements nouveaux : le gouvernement est en train de fabriquer une nouvelle récession.
Au final, les Français souffrent, nos industries ferment, les plans de licenciement se multiplient, la croissance diminue et la dette continue de se creuser car sans croissance, aucun plan d’austérité ne ramènera jamais l’équilibre budgétaire.
Les Français attendent un changement profond, par la mise en place d’une politique économique créatrice d’emplois, basée sur une industrie ambitieuse qui renoue avec l’innovation, et fondée sur une grande ambition pour la jeunesse de notre pays. Les Français attendent une autre voie : celle de la combativité pour l'emploi et de la confiance retrouvée dans l’avenir.
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23/08/2011
Des mesures justes et responsables plutôt qu'une règle d'or
Fin juillet 2011, le Président de la République a adressé un courrier à tous les parlementaires. Comme mes collègues, je l’ai découvert dans la presse avant même de le recevoir personnellement.
Une remarque sur la forme : il est étonnant que le Chef de l’État s’adresse directement aux parlementaires, alors que la Constitution ne le prévoit pas, sauf à faire lire un message au Parlement ou à convoquer le Congrès.
Mais là n’est pas l’essentiel. C’est sur le fond que je souhaite apporter quelques commentaires, en rappelant tout d’abord que, depuis 2002 et le retour de la droite au pouvoir, l’endettement de la France est passé de 900 à… 1.800 milliards d’euros! La crise financière, selon les rapports disponibles, est responsable d’un seul tiers de l’augmentation de ce déficit.
Par ailleurs, les déficits budgétaires sont en grande partie consécutifs aux baisses de recettes fiscales octroyées aux plus fortunés : bouclier fiscal, niches fiscales, allègement de l’impôt sur la fortune, niche dite « Copé » permettant aux grands groupes d’échapper à l’impôt sur les sociétés… la liste est longue des cadeaux faits aux plus riches et qui représentent chaque année, pour le budget de l’État, une perte de plusieurs dizaines de milliards d’euros!
Les députés socialistes, à chaque fois que le Parlement traite du budget de l’État, défendent des amendements permettant d’assainir les finances publiques. Nos propositions sont systématiquement rejetées par la majorité.
Pour être exemplaire dans la remise en ordre de ses comptes publics et de son économie, le Pays n’a nul besoin d’inscrire une prétendue « règle d’or ». Il a besoin de décisions gouvernementales visant à une redistribution fiscale en faveur des revenus les plus faibles, une véritable progressivité de l’impôt, une imposition des revenus du patrimoine, au même titre que ceux du travail…
Une fiscalité juste plutôt qu’une règle d’or, c’est ce que j’attends du prochain budget de l’État.
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31/05/2011
Mobilisation des fonctionnaires contre la casse des services publics
Une journée de mobilisation est organisée aujourd’hui contre la politique d’austérité salariale dans la fonction publique. Alors qu'il est demandé aux fonctionnaires des efforts importants pour pallier les suppressions de postes, notamment dans l'Éducation nationale, dans la police ou dans la santé, alors que leur pouvoir d'achat a régressé de 0,9% en 2010, le gouvernement a décidé de bloquer leurs rémunérations en annonçant, en avril, le gel du point d'indice qui sert de base au calcul de leur rémunération, et ce pour la deuxième année consécutive.
On évalue autour de 10% la perte de salaire liée à l'évolution du point d'indice depuis 2000. La garantie individuelle de pouvoir d'achat (GIPA), mise au point par Eric Woerth, ne concernerait qu'à peine un fonctionnaire sur 10. Quant aux mesures individuelles, le profil type de leurs bénéficiaires serait un homme de 45 ans fonctionnaire de catégorie A. Autrement dit, nombre d'agents des trois fonctions publiques (Etat, territoriale, hospitalière) n'en bénéficieraient pas. Le gouvernement persiste et signe dans la casse de la fonction publique.
Les conséquences sont dramatiques ! Les conditions de travail se dégradent, on ajoute des missions aux agents. Et tout cela au détriment du service public. Aussi, contre la baisse du pouvoir d’achat des fonctionnaires et les conséquences désastreuses du non remplacement d’un fonctionnaire sur deux, je soutiens cette mobilisation qui est prévue ce jour à 11h00 devant le ministère du budget et de la fonction publique.
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11/05/2011
Le cancer de notre société, c’est le chômage, pas les chômeurs
Dimanche dernier, Laurent Wauquiez, ministre des Affaires européennes, a dénoncé les « dérives de l'assistanat » comme « le cancer de la société française », et formulé trois propositions.
Il a ainsi émis l’idée de « plafonner le cumul de tous les minima sociaux à 75% du Smic, pas plus ». A propos du Revenu de Solidarité Active (RSA), il a réaffirmé qu'en contrepartie « il faut que chacun assume chaque semaine cinq heures de service social ». Enfin, il a suggéré d'établir une durée minimale de travail -cinq ans- avant qu’un étranger puisse bénéficier de notre système social.
Quelques rappels me semblent nécessaires... Le montant du RSA est de 460 euros. Un couple sans travail, avec un enfant à charge, touche 1.050 euros de revenus mensuels, dont 750 euros de RSA, tandis qu'un couple avec un enfant et dont l'un des parents perçoit le SMIC, touche 1.650 euros, dont 250 euros de RSA. Le RSA est dégressif et ne vient pas se substituer à un emploi. Comme tout demandeur d’emploi, ses bénéficiaires ont des devoirs. Entre autres, suivre un parcours d’insertion, être inscrit à Pôle Emploi, ne pas refuser plus de deux offres raisonnables d’emploi. L’ambition annoncée du RSA était là : favoriser l’insertion par l’activité économique.
Concernant l’idée d’une contrepartie de 5 heures de travail hebdomadaires, cela revient à rendre en nature une allocation perçue… travailler gratuitement et sans cotiser pour la retraite. De plus, ce « service social » n’est pas sans rappeler les travaux d'intérêt général. Il s’agirait donc d’une mesure punitive ? Si l'on craint de s’enfermer dans une logique d'assistanat, il serait plus judicieux de renforcer le volet réinsertion.
Quant à la troisième mesure préconisée par M. Wauquiez, qui rejoint les idées véhiculées par l’extrême-droite, les étrangers versent chaque année 60 milliards d’euros d’impôts et de charges sociales et reçoivent au total 48 milliards d’euros d’allocations. Soit une rentrée nette de 12 milliards d’euros pour l’Etat. La mesure proposée par Monsieur Wauquiez est non seulement injuste, elle est discriminatoire.
Le ministre s’est mué dimanche dernier en procureur de la droite contre les pauvres et les étrangers. Ce genre d’annonce montre bien quelle musique le président et son gouvernement ont décidé d’offrir aux français jusqu’en mai 2012.
Le cancer de notre société, c’est le chômage, pas les chômeurs. L’injustice sociale, c’est par exemple le fait que le Smic n’a pas bénéficié d’un seul coup de pouce depuis quatre ans. Les dérives de notre système social et économique, ce sont le paquet fiscal, les parachutes dorés, les stocks-options, les bonus des patrons des grandes entreprises et des principales banques…
À vouloir monter les français les uns contre les autres, le gouvernement instaure un climat nauséabond dans le pays, au lieu de se retrousser les manches pour proposer du travail à ceux qui n'en ont pas et leur rendre leur dignité, plutôt que d’y porter atteinte.
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